Certains commerçants ont anticipé sur les augmentations Une tradition propre à l'Algérie, les commerçants appliquent les lois avant leur promulgation, lorsqu'il s'agit seulement de l'augmentation des prix. La réduction des recrutements dans la fonction publique et l'érosion du pouvoir d'achat des Algériens ne sont pas les seules mauvaises surprises de l'année 2017. Il y a également la hausse vertigineuse des prix de certains produits sur le marché, et ce, avant même l'entrée en vigueur des nouvelles dispositions contenues dans la nouvelle loi de finances, prévue au mois de janvier 2017. Les prix des différents produits sont déjà à la hausse sur le marché, une problématique qui a suscité tant d'interrogations au sein de la société. Ces commerçants ne ratent aucune occasion pour s'enrichir sur le dos des plus vulnérables. Depuis l'annonce faite par le gouvernement, des nouvelles augmentations des prix de certains produits, la spéculation a pris place, les prix s'enflamment. C'est presque un rituel, les prix ne sont plus abordables pour les personnes aux faibles revenus et ce avant même l'entrée en vigueur du texte de la loi de finances 2017. Du côté des vendeurs, cette hausse subite est due au manque de produits et à leur cherté dans les marchés de gros, mais aussi, la dévaluation du dinar. De fausses allégations qui n'expliquent pas tout! Selon l'Organisation de protection et d'orientation du consommateur, la flambée a commencé avec l'annonce du projet de la loi de finances 2017, qui a prévu des hausses pour la majorité des produits de large consommation, les appareils électroménagers et le tabac, donc «les commerçants ont anticipé dans l'augmentation des prix avant même l'adoption des textes de la nouvelle loi de finances». Sur le marché, les prix des cigarettes sont en hausse depuis quelques semaines, celui de la chique également. Pourtant, dans le nouveau texte de la loi de finances, la taxe d'efficacité énergétique (TEE) est de 25% pour les appareils électriques importés à compter du 1er janvier 2017, et à partir du 1er janvier 2018 pour ceux fabriqués localement et la taxe sur les tabacs bruns passe de 1040 à 1240 DA le kilogramme. Cela signifie que le paquet de cigarettes devra normalement augmenter de 40 DA et ce prix variera selon les diverses marques distribuées sur le marché national, mais actuellement il est passé à plus de 50DA. Les raisons? Il est difficile de présenter une réponse claire à cette question pertinente dont presque toutes les parties formant cette chaîne sont complices, à commencer par le producteur, au distributeur et jusqu'au détaillant, mais aussi les services de contrôle du ministère du Commerce. Or, les expériences passées ont bel et bien démontré que la régulation du marché fait défaut, c'est presque le même scénario qui se répète chaque année, la hausse des prix commence même avant l'entrée en vigueur des lois, une situation que chacun de nous peut constater sur le terrain, il faut juste faire une virée dans les marchés pour sentir la pesanteur de ce phénomène récurrent. Pour le citoyen, «cette hausse est injustifiée et non réglementée». Enfin, il sent le fardeau de la loi de finances 2017 avant même l'application de ses textes, car les augmentations prévues par le nouveau texte sont application avant la promulgation même du projet de la loi de finances 2017. Ainsi, le nouvel an marquera donc l'entrée en vigueur du programme d'austérité annoncé par le gouvernement après la chute brutale des cours du pétrole sur le marché international. Pour les ménages et le citoyen lambda c'est bel et bien l'année de la misère sociale. Le gouvernement a déjà affirmé que la protection du pouvoir d'achat des citoyens est une priorité. En dépit des décisions prises dans ce sens, la spéculation est toujours là et les prix restent inaccessibles pour les personnes avec des revenus en réduction.