C'est connu, les stars sont les principales étoiles des festivals, ce sont elles qui attirent les médias et focalisent les projecteurs sur la ville qui accueille le festival. Ainsi, Cannes, Berlin et Venise comptent sur des stars internationales pour faire de la publicité sur leurs festivals. L'Algérie possède au moins trois grands festivals dans la région: Oran, Annaba et Alger, mais ces derniers n'ont jamais réussi à attirer une star algérienne du cinéma français. Et pourtant, il en existe beaucoup: Tahar Rahim, Isabelle Adjani, Said Amadis ou encore Yamina Benguigui. Cette dernière était quand même bien à Alger pour parler de tout, sauf de cinéma. Elle a une production avec l'Algérie, le film «les soeurs» avec la même Isabelle Adjani. Cette dernière n'a jamais participé à un festival algérien, alors que quand les événements du 5 octobre 1988 ont éclaté, elle a sauté dans le premier avion pour venir à Alger pour participer à une conférence sur la démocratie à l'université de Bouzaréah et surtout à revendiquer son «algérianité». Ce jour-là les Algériens ont découvert qu'ils avaient une star qui les défend sur les plateaux de télévision sur TF1 et sur France 2. Elle défendait la jeunesse algérienne, l'identité kabyle dont elle est d'origine, mais surtout elle défendait la culture algérienne. Dans les ballets culturels entre Paris et Alger avec Alexandre Arcady, Roger Hanin ou encore Yamina Benguigui, Isabelle Adjani a toujours refusé de venir à Alger et participer aux manifestations organisées par le ministère de la Culture à l'époque dirigé par Khalida Toumi. Même quand on lui avait offert l'occasion de faire un film en Algérie avec Rachid Belhadj «Parfum d'Alger», elle quitte le tournage et provoque une affaire judiciaire entre le producteur délégué Tarek Ben Ammar et le producteur algérien de l'époque Mustapha Orif de l'Aarc. Adjani n'aime pas les Algériens? Elle n'aime pas l'Algérie? Aucune déclaration dans ce sens pour comprendre le fond de la pensée de la star d'origine algérienne. Cependant, elle travaille beaucoup avec les Algériens de France (les seuls à vouloir encore travailler avec elle en raison de son tempérament assez difficile). L'actrice aux cinq César est cette année l'héroïne du film «Carole Matthieu» produit par Liza Benguigui, la fille de Yamina Benguigui. Adjani joue aux côtés de Lyes Salem. Ce film braque les projecteurs sur la souffrance au travail en suivant le récit d'un médecin du travail. On ignore si le film sera présenté à Alger, mais une chose est sûre c'est que la star algérienne du cinéma français sera présente à Marrakech avec Isabelle Huppert. C'est la troisième fois qu'Adjani assiste au festival de Marrakech, offrant une grande visibilité au festival marocain. L'actrice est à chaque fois invitée par Mélita Toscan du Plantier, la directrice du Festival du film de Marrakech et amie intime de Yamina Benguigui. C'est cette dernière qui a lancé en 2001 le festival de Marrakech, avec Toscan du Plantier en copiant l'idée du festival de l'été d'Alger qui avait été organisé par les Algériens en présence d'une pléiade de stars françaises. [email protected]