Le mollah Omar et ses lieutenants ont accepté, jeudi, de capituler, après avoir perdu le contrôle de Kandahar (Sud) et des deux dernières provinces qu'ils tenaient. Il a fallu deux mois, jour pour jour, après le début des bombardements américains, le 7 octobre dernier, pour sceller le sort du pouvoir des miliciens, laissant aux Etats-Unis pour seule cible Ben Laden et son réseau Al-Qaîda. Le sort du mollah Omar, chef suprême des taliban, était, hier encore, incertain. L'agence Afghan Islamic Press (AIP) a affirmé que l'allié de Ben Laden a disparu de Kandahar. Cependant, le porte-parole de la coalition antiterroriste, l'Américain Kenton Keith, a déclaré que des forces afghanes locales sont sur le point de capturer le mollah Omar, suite à la reddition par les taliban de leur bastion de Kandahar. Il a affirmé également que le chef des taliban se trouve toujours à Kandahar, malgré des informations faisant état de sa disparition. Le président de la future administration intérimaire afghane, Hamid Karzaï, a espéré que le processus de reddition de Kandahar «se poursuivrait sans problème ni bain de sang» et qu'il serait achevé dans «deux ou trois jours». Hamid Karzaï a promis une amnistie générale aux «taliban ordinaires», mais a qualifié les combattants fidèles à Ben Laden de «criminels» et qu'ils «devraient être jugés». Au moment où les taliban déposent les armes, cette amnistie ne semble pas toucher le mollah Omar. D'après les déclarations de Hamid Karzaï à la chaîne américaine CNN, le chef des taliban n'a pas renoncé au terrorisme. «Au cours des mois écoulés, je lui ai demandé de renoncer au terrorisme et de condamner les violences liées au terrorisme en Afghanistan, aux Etats-Unis et dans le reste du monde, il ne l'a pas fait et doit être tenu pour responsable de son association avec le terrorisme.» Cette déclaration interviendrait à la suite de l'interférence des Américains, catégoriques à ce sujet. Washington a écarté tout pardon pour l'allié de Ben Laden. Par ailleurs, les antitaliban progressent sur le terrain, notamment à Tora Bora où de violents combats ont eu lieu hier. Les partisans arabes de Ben Laden, confrontés au pilonnage américain et aux combattants des tribus, se sont retirés, hier, dans leur redoute de Tora Bora et se seraient dispersés dans les montagnes.