D'avoir accepté d'ouvrir nos frontières aux réfugiés, aux Subsahariens notamment, et d'avoir accepté de partager notre quotidien avec eux. L'Algérie a de tous temps été une terre d'accueil pour tous les réfugiés et demandeurs d'asile. Terre de paix et carrefour des cultures, l'Algérie s'est toujours placée en pole position pour défendre les droits et préserver surtout la dignité de l'homme, de la femme et de l'enfant. Mais parfois quand l'hôte transgresse les règles de l'accueil, il est impératif de le rappeler à l'ordre. Telle a été l'attitude des autorités algériennes avec les 300 migrants subsahariens de Dély Ibrahim (Alger). Le transfert des 300 migrants sub-sahariens vers le camp de jeunes de Zéralda, sur décision du wali d'Alger, n'était autre qu'une mesure de protection des migrants, surtout après les échauffourées entre les Subsahariens et les habitants de Dély Ibrahim. Ces derniers se sont dit excédés par le nombre grandissant de Subsahariens et leur reprochant plusieurs méfaits dont, le trafic de drogue, prostitution, agressions, charlatanisme, escroquerie. Les bagarres entre les deux parties ont nécessité l'intervention du groupe d'intervention rapide (GIR) de la Gendarmerie nationale pour sécuriser les migrants et éviter une issue dramatique. La situation a dégénéré après plusieurs plaintes des habitants de Dély Ibrahim, dénonçant ces actes devenus insupportables, notamment après le décès l'année dernière d'un habitant suite à une rixe. Evitant qu'un autre drame ne survienne, la prompte intervention des services de sécurité a permis de séparer les deux camps et de ramener le calme. Originaires pour la plupart du Cameroun et de la Côte d'Ivoire, du Mali et du Niger, les migrants subsahariens ont été regroupés dans un camp de jeunes à Zéralda, sous la supervision de la Gendarmerie nationale, en vue de leur transfert vers des centres d'hébergement à Tamanrasset. Les migrants subsahariens ont été placés dans ce centre pour jeunes où toutes les conditions d'hébergement sont réunies. Car il faut bien le signaler, le camp de jeunes de Zéralda n'a rien d'un centre de rétention. Zéralda n'est pas Lampedusa en Italie, où des milliers de migrants de différentes nationalités, dont des Algériens, sont à la merci des aléas de la détention, famine et maladies. S'agissant des Subsahariens placés au centre de jeunes de Zéralda, ils devaient être rapatriés dans leurs pays d'origine. Une opération nécessitant l'affrètement de plusieurs bus, 11 au total, pour le transport des 300 migrants subsahariens vers Tamanrasset, comme rapporté par RFI. Notons que la plupart des migrants sub-sahariens se trouvent en situation irrégulière. Les Subsahariens se trouvant déjà dans ce camp, ont été arrêtés par les services de sécurité dans les différents quartiers d'Alger réputés pour abriter des migrants. Il ne s'agit en aucun cas d'arrestations systématiques. Placés dans le camp de jeunes de Zéralda où les conditions d'accueil sont parfaitement acceptables, en attendant leur transfert à Tamanrasset, les migrants subsahariens sont loin de subir les conditions d'accueil du centre de rétention sur l'île de Lampedusa en Italie, où ils avaient observé des grèves de la faim pour protester contre les conditions de vie désastreuses. Mieux encore, au centre de rétention de Lampedusa, il s'agit d'une détention qui était de dix-huit mois, avant d'être réduite à deux mois, par le gouvernement italien, qui considère l'immigration clandestine comme un délit passible de la prison, selon la loi Bossi-Fini. Ce qui n'est pas le cas pour l'Algérie où, le respect des normes internationales relatives aux droits des réfugiés, demandeurs d'asile et de migrants trouve plus de considération. Sur cette terre accueillante cohabitent harmonieusement des réfugiés de guerre, demandeurs d'asile ou migrants, avec les populations algériennes, loin de toutes considérations religieuses ou raciales. En témoigne le nombre considérable de réfugiés syriens et migrants subsahariens à travers plusieurs wilayas du pays, Annaba, Constantine, Skikda, Sétif et Oran entre autres.