L´état d´alerte, initialement lancé, vient d´être renforcé en attendant qu´une solution durable soit trouvée. Pas moins de trois éboulements de terre ont été enregistrés durant ce week-end sur des voies de communication des wilayas de Constantine et de Skikda, a-t-on pu apprendre de sources proches des autorités locales. Ainsi, le chemin de wilaya n°14 reliant Oued Hamimim et Ben Badis est-il coupé à la circulation, au même titre que la RN n°44 reliant Skikda à Azzaba, au lieu-dit El Bahiri, le chemin de wilaya n°39 reliant Beni Zid à Collo et, enfin, le chemin de wilaya n°29 entre Skikda et la Grande-Plage au lieu-dit Pont noir. Fort heureusement, aucune victime n´est à déplorer à la suite de ces énièmes glissements de terrain. Tous ces éboulements, somme toute prévisibles, ont mis en émoi les autorités locales, qui font face à ce grave problème depuis la fin de l´année précédente sans qu´une solution durable ne puisse être trouvée. Selon des sources proches de la cellule de communication de la wilaya de Skikda, "l´état d´alerte maximum, initialement déclenché, vient d´être renforcé, notamment au niveau des régions fortement endommagées par les récentes intempéries, et susceptibles de connaître des glissements de terrain à tout moment". Les mêmes sources ajoutent que "toutes les précautions avaient été initialement prises puisque toute la région a été évacuée depuis plusieurs semaines en attendant le rapport des experts canadiens venus spécialement pour cela". Il est à rappeler qu´un hôtel désaffecté situé sur la corniche de Stora s´était effondré, il y a de cela deux semaines. Outre cet hôtel en ruine, à moitié effondré depuis les dernières chutes de pluie, un autre restaurant attenant, mais aussi plus d´une dizaine de villas, sont affectés par ce glissement de terrain, ce qui a poussé les autorités à fermer toute cette région, particulièrement prisée par les estivants et les touristes, aussi bien pour la beauté du site que pour les ruines qui peuplent en amont ce charmant coin de l´antique Russicada. Il convient également de rappeler que le wali de Skikda avait déjà eu à déplorer cet état de fait, accusant les citoyens d´avoir construit sans respecter les normes techniques de sécurité, ce qui a occasionné ces terribles risques. Selon des spécialistes rencontrés sur les lieux, l´effondrement aurait été causé par la pression des masses de boue et de terre qui s´étaient glissées des amonts depuis déjà un mois. Désaffectées et transformées depuis en mur de soutènement contre les glissements de terrain, les parois de cet édifice fortement endommagé ont fini par céder. Une session extraordinaire de l´APW a été consacrée hier, à cet épineux problème dont il est question depuis de nombreuses semaines déjà. Lors de sa dernière conférence de presse, le wali de Skikda, Tahar M´lizi, avait déjà indiqué que des phénomènes de glissements de terrain, plus ou moins graves, sont survenus au niveau de 13 sites situés à l´intérieur du tissu urbain de la ville de Skikda. Il avait insisté pour mettre en relief le " caractère inédit " du phénomène, ajoutant qu´il a dû prendre la décision d´évacuer 35 familles en urgence. Il a indiqué, en outre, qu´un bureau d´études canadien spécialisé a été engagé pour élucider les causes du phénomène et les meilleures méthodes d´intervention à apporter pour stabiliser les sols. En attendant les résultats donc, l´état d´alerte est décrété. Et plusieurs autres familles risquent d´être évacuées afin qu´aucun risque ne soit pris et que les vies humaines soient préservées en priorité.