On ne le répètera jamais assez. Des habitations du village Imezden, dans la commune de Tichy, menacent de s'effondrer à tout moment. Et pour preuve, dans un compte-rendu de mission en date du 11 juin 1996, émanant des services de la Direction des travaux publics de la wilaya de Béjaïa, à la suite de nombreuses requêtes des habitants du village évoqué, il est constaté que «le glissement s'est déclenché il y a environ deux mois après les pluies torrentielles». Le glissement assez important se situe sur un versant de forte pente. Des habitations ont été endommagées par le glissement et deux familles ont dû être relogées. Par ailleurs, ajoute le communiqué, d'importants dégâts sont engendrés par l'instabilité du terrain, entre autres, des lignes téléphoniques et électriques endommagées, des conduites d'AEP détériorées, des conduites d'assainissement emportées par le glissement. Toutefois, il est mentionné des mesures d'urgence à prendre. On citera surtout l'évacuation des habitants des constructions menacées par l'instabilité, l'interdiction de tout terrassement au pied du glissement et de toute construction aux alentours du glissement. Cependant, même si constatations et recommandations sont parvenues au président de l'APC de Tichy de l'époque sous le couvert du chef de daïra, depuis, rien n'a été fait, ne manque-t-on pas de signaler. Pis, une autre pétition réclamant la réparation de la piste endommagée, dont nous détenons une copie, vient d'être adressée au président de l'APC et au chef de daïra de Tichy ainsi qu'au wali de Béjaïa. «Une fois de plus, lors de ces dernières pluies, un mouvement de terrain a eu lieu au même endroit. La conduite des eaux usées du village a été sectionnée laissant échapper une coulée âcre et nauséabonde, ce qui contribue à l'affaissement de cet endroit», écrivent les signataires. Une situation qui est vécue comme une fatalité, puisque selon les rédacteurs, «les services techniques dépêchés sur les lieux nous ont fait savoir qu'aucune solution ne pourrait nous être accordée ni suggérée». Et de s'interroger plus loin encore: «Pourquoi toutes nos demandes d'attribution de logements sont-elles déboutées, alors que ce service nous fait entendre que cette zone habitée est classée rouge?» Une interrogation qui sonne plutôt comme un reproche. Pour toute conclusion, les pétitionnaires, qui restent déterminés en dépit de toutes ces requêtes sans suite, comptent saisir «les plus hautes instances du pays pour faire valoir leurs droits».