18 textes législatifs ainsi qu'une dizaine de textes règlementaires ont été introduits dans la législation. L'évaluation des cinq années de réforme et la définition des actions et des mesures pour le prochain quinquennat, restent les thèmes centraux de la conférence nationale sur la réforme de la justice qui aura lieu le 28 et le 29 de ce mois, a expliqué le chef de cabinet du ministère, M.Sahraoui, lors d'une conférence de presse organisée hier, au siège du ministère. Cette conférence, qui rappelons-le, a été annoncée par le chef de l'Etat lors de l'ouverture de la dernière année judiciaire, verra la participation de 1400 experts nationaux et étrangers, dont d'importantes personnalités et d'éminents juristes internationaux. Lors de cette conférence, 21 interventions portant sur sept (07) thèmes génériques, notamment la réforme de la justice et sa modernisation, l'humanisation des conditions de détention et la contribution des auxiliaires de justice à cette réforme, sont prévues. Parallèlement, six (06) ateliers seront organisés à cette occasion qui porteront sur la dynamisation des mécanismes de traitement des nouvelles formes de criminalité, la justice et la mondialisation, les voies alternatives du traitement des contentieux, le rôle des ressources humaines dans la promotion de l'activité judiciaire et la réforme pénitentiaire. Des recommandations seront élaborées autour des différents thèmes développés en plénière et en ateliers, permettant la mise en place d'un programme de travail comportant des mesures d'urgence, des priorités, des mesures à moyen et long terme, pour les cinq années à venir. Le conférencier n'a pas manqué de dévoiler les grandes lignes de cette réforme en indiquant que 18 textes législatifs ainsi qu'une dizaine de textes règlementaires ont été introduits dans la législation dans l'objectif de la moderniser et la rendre conforme aux textes de lois internationaux. La première « révolution » de ce secteur se traduit par l'informatisation de la gestion à travers l'introduction d'un système national automatisé qui relie les juridictions entre elles et avec leur tutelle. Ce système permettra une certaine maîtrise des statistiques du moment que la gestion des dossiers, des archives, des mandats d'arrêt est désormais informatisée. Ce n'est pas tout, cette modernisation a également touché le système de gestion des carrières des magistrats, des greffiers et du personnel administratif qui a été informatisé. Autre nouveauté du secteur: la réforme pénitentiaire. Dans ce cadre, un système de gestion informatisée des prisons a été installé pour une meilleure prise en charge de cette frange de la société. Par ailleurs, une révision du dispositif législatif régissant le secteur a été opérée afin de le rendre conforme aux textes de lois des Nations unies. La saturation des établissements pénitentiaires a poussé les pouvoirs publics, dans le cadre de cette réforme, à prévoir la construction de 42 prisons d'une capacité d'accueil de 36.000 détenus. Ainsi, et dans le souci de faciliter la réinsertion sociale des détenus, les autorités ont engagé des cycles de formation au profit de cette population dans différents paliers. Un accord a été établi avec le ministère de la Formation professionnelle pour la prise en charge des détenus désireux de suivre ce genre d'apprentissage à travers un système de semi-liberté. «Sur une population de 42.000 prisonniers, 3000 suivent des formations dans différents niveaux» ajoute le conférencier. La réforme du secteur de la justice s'est traduite aussi par la formation des magistrats dans différents pays, notamment en France, en Belgique, en Italie et aux USA. La réhabilitation de ce secteur stratégique a permis d'ailleurs de rattraper le retard accusé dans le traitement des affaires. Ainsi, rassure M.Sahraoui, «tous les contentieux et affaires remontant à 2003 et au premier semestre 2004 ont été traités, à l'exception de certaines affaires qui exigent plus de temps». Il est clair que, depuis ces cinq dernières années, le secteur de la justice a connu des réformes de fond. La mise en place d'un comité interministériel chargé de la lutte contre la corruption, la révision des codes civil et de procédure pénale, l'amélioration des conditions socioprofessionnelles des magistrats figurent parmi les grands dossiers de la réforme.