Longtemps réclamée du fait de son exiguïté et de sa situation au centre-ville à El-Khemis, la prison de la ville de Béjaïa sera délocalisée. L'annonce a été faite par le procureur général près le tribunal de Béjaïa lors d'un point de presse animé dans la journée de samedi. Il s'agit en fait de la construction d'un centre de rééducation répondant aux normes internationales d'une capacité de 1000 places à Oued Ghir. Cette nouvelle structure sera appuyée par la construction d'un centre de prévention dans la ville d'Akbou d'une capacité de 300 places. Ainsi donc, la réforme judiciaire, qui ne saurait être sans l'amélioration de la situation des structures pénitentiaires, est en bonne marche. Après la réouverture le mois passé du tribunal d'El Kseur et celui d'Amizour, la justice de la wilaya de Béjaïa s'engage sur d'autres projets à l'image de la formation, du traitement des dossiers dans des délais rapides, par l'informatisation du système et la mise en conformité aux normes internationales de toutes les structures judiciaires. A entendre M.Mohamed Tayeb Laâzizi, on est tenté de croire à une sérieuse amélioration de la situation. Les chiffres avancés par le procureur témoignent d'un effort soutenu en la matière. De l'avis même du conférencier, «ce sont là les fruits de la réforme entamée dans notre pays». L'outil informatique reste l'élément illustrant l'aspect moderne du système. Il est donc question de l'informatisation du casier judiciaire, un pari en passe d'être réussi, et de celui du dossier juridique. Ce dernier projet passe par l'interconnexion à travers un réseau Intranet de toutes les juridictions nationales. La formation du personnel est l'autre point abordé par le procureur. Plein de conviction par son affirmation selon laquelle «le magistrat doit non seulement maîtriser l'outil informatique, mais aussi les langues étrangères», M.Laâzizi parlera d'une formation à double niveau, d'abord interne via des conférences mensuelles de mise à niveau des connaissances des textes, sous forme de cours d'anglais et d'informatique dans le cadre de conventions avec l'UFC (université de la formation continue), puis externe par des formations en Belgique et en France. A noter cette nouveauté en matière de liberté conditionnelle, dépendant auparavant du pouvoir discrétionnaire du ministre, celle-ci se traite et se décide au niveau local sous certaines conditions bien évidemment.