Un groupe terroriste a assassiné, dans la nuit de jeudi à vendredi, 17 paisibles citoyens qui venaient tout juste de bénéficier d'un logement dans le cadre de l'éradication de l'habitat précaire à Aïn Defla. Le massacre a été perpétré dans la localité de Kadat, à environ 11 kilomètres de la commune de Arib (sur la route Chlef-Alger) par un groupe composé d'une vingtaine d'éléments en tenues militaires. Aux environs de 22h 30, dans la nuit de jeudi, le groupe, profitant de l'absence de l'éclairage public, s'est dirigé vers l'accès ouest du hameau des 66 Logements nouvellement occupés. Sur place, les terroristes prendront pour cible les demeures des Titaoucine. Les frères (M'hammed, Mohamed et Abdelkader) occupaient ces logements depuis moins de 48 h. Ce sont des personnes dont les habitations d'origine furent dévastées par les dernières intempéries, et qui furent, par la suite, relogées lors de l'opération du Téléthon. Les terroristes s'attaqueront aux trois maisons de cette cité dite des 66 Logements dépourvues du moindre éclairage public, qui font directement face à la forêt d'où les assaillants sont venus. Dans la première habitation, celle de Titaoucine Abdelkader, absent à cette heure-là, les criminels tueront la mère, la fille ainsi que le fils âgé d'une vingtaine d'années, un appelé qui était, ce jour-là, en visite chez lui. Simultanément, deux autres groupes s'attaquent aux deux autres logements. D'abord celui de M'hammed Titaoucine qui recevait des invités. Hormis M'hammed et sa femme, Bakhta, grièvement blessés, le reste des personnes présentes seront sauvagement assassinées. Une invitée, Yamina née Titaoucine, ainsi que ses jumeaux Fouzia et Aziz de 14 ans, et deux autres enfants seront assassinés. Une autre invitée, Roukia, et ses enfants Aïcha (8 ans), Fatima (9) et Fatiha (13), subiront le même sort. Les deux enfants de M'hammed, Boualem (9) et Fadhéla (11) n'échapperont malheureusement pas, eux aussi, à ce carnage. Dans la troisième habitation des Titaoucine, le rituel est le même et le drame tout aussi effroyable. Ici, trois personnes sont assassinées. La soeur de Mohamed, Kheïra (33 ans), recevra une balle dès qu'elle ouvrit la porte. Voulant s'enfuir, la petite Hadjira (12 ans), qui était en face de la télévision, n'aura même pas le temps de se lever. Zahia, une lycéenne de 16 ans sera, elle aussi, rattrapée. Son corps frêle recevra trois balles à bout portant. Les habitants des 66 Logements, qui attendaient, hier, l'enterrement des victimes, pour qui les tombes n'ont même pas été creusées dans la matinée, avaient du mal à contenir leur colère. Outre l'absence de l'éclairage public, ils considèrent que «ce drame incombe aux autorités de la wilaya qui nous ont garanti que nous n'avions rien à craindre... Voilà le résultat». Les terroristes, affiliés aux résidus des GIA de Antar Zouabri, qui étaient descendus de leurs repaires, dans les monts du Zaccar pour commettre un génocide n'ont pu mener à terme leur descente macabre. En effet, alerté par les cris des suppliciés et de leurs voisins, un Groupe de légitime défense, stationné non loin du lieu du massacre, fera usage de ses armes. Cette réaction a fait fuir les terroristes qui se sont repliés vers la dense forêt qui surplombe la route d'Alger. Après leur retraite, les sanguinaires ont laissé 17 morts dont 15 femmes et 4 blessés tous membres de la famille Titaoucine. Ce massacre intervient après celui perpétré au mois de septembre dernier par un groupe terroriste au douar El-Ouahada, dans la commune de Arib qui avait coûté la vie à 4 citoyens. Les groupes des GIA continuent dans leur logique de la terre brûlée. Réfractaires à toute idée de dialogue et coincés dans leur logique suicidaire, ils continuent de s'attaquer aux citoyens sans défense. La vigilance devrait être redoublée, car les terroristes, même s'ils ne peuvent plus menacer les fondements des institutions de l'Etat, peuvent encore faire du mal en redoublant de férocité et de sauvagerie.