Tous les motifs sont bons pour faire... grève Les protestataires ont exigé qu'il soit mis fin au mandat de l'actuel bureau de l'Association des commerçants. La ville de Tizi Ouzou a été paralysée, en grande partie hier, suite à une grève observée par la majorité des commerçants et artisans de la wilaya de Tizi Ouzou. La grève en question, qui a été massivement suivie aussi bien au chef-lieu de wilaya que dans une partie des chefs-lieux des daïras et des communes, a été lancée en début de semaine par un groupe de commerçants, membres de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa), qui conteste l'actuelle présidence de ladite association. Contre toute attente, l'appel en question a trouvé un écho très favorable de la part des commerçants, surtout ceux du chef-lieu de la wilaya. Ainsi, tous les commerçants du centre-ville ont baissé rideau, soutenant ainsi les revendications des initiateurs de la grève. C'est le cas de tous les commerces situés au boulevard principal Abane -Ramdane, mais aussi sur toutes les rues du centre-ville comme le boulevard Houari-Boumediene et Moh Saïd Ouzeffoun ainsi que le boulevard Larbi Ben M'hidi. Mais au niveau de la rue Lamali, communément appelée route de l'hôpital, l'appel à la grève n'a pratiquement pas été respecté alors qu'à la Nouvelle-Ville, le taux de suivi du débrayage de la part des commerçants était à peu près de 50%. La majorité des citoyens qui s'est rendu au chef-lieu de wilaya, hier, était étonnée de découvrir une ville fantomatique dès les premières heures de la matinée. Certains ont même confondu avec la journée chômée et payée du Mawlid Ennabawi tant ils n'avaient absolument aucune idée de l'organisation de cette journée de protestation des commerçants de Tizi Ouzou. Les citoyens ont dû se déplacer jusqu'à la Nouvelle-Ville et de chercher pendant longtemps un restaurant ou un fast-food ouvert pour casser la croûte. Même les kiosques de tabacs et journaux étaient tous fermés, surtout au centre-ville. Ils n'ont ouvert que très tôt dans la matinée, le temps d'écouler les quotidiens. Par ailleurs, et comme stipulé dans l'appel à la grève, toutes les pharmacies de la ville de Tizi Ouzou ont travaillé normalement, assurant ainsi un service minimum. Notons également qu'une partie des commerçants qui ont adhèré à la démarche des contestataires des actuels membres du bureau de l'Ugcaa de la wilaya de Tizi Ouzou ont observé dès la matinée un rassemblement de protestation devant le siège régional de ladite association. Sur place, les protestataires ont exigé qu'il soit mis fin au mandat de l'actuel bureau de l'Association des commerçants et que des élections soient organisées dans les meilleurs délais afin de renouveler les instances de cette organisation professionnelle. «Libre aux actuels responsables de l'association de se porter de nouveau candidats s'ils le veulent, mais il faut que tout commerçant détenant un registre du commerce soit libre de se porter également candidat pour être membre du bureau de l'association ou encore pour la présider, si on vote pour lui», a souligné l'un des meneurs de ce mouvement de protestation. Rappelons qu'à travers cette grève, qui a été suivie différemment dans d'autres villes de la wilaya de Tizi Ouzou, à l'instar de Draâ Ben Khedda et Maâtkas, les protestataires ont soulevé certaines revendications, dans leur appel, comme celle inhérente au fait que les services du contrôle des prix et de la qualité «exagéreraient dans la pénalisation et la verbalisation des commerçants». Les concernés dénoncent, en outre, les procédures jugées contraignantes et arbitraires des différents services des impôts. Les commerçants de Tizi Ouzou déplorent également «le non-respect des lois et de la réglementation en vigueur» de la part de la Caisse nationale de sécurité sociale des non-salariés (la Casnos). «Les charges exorbitantes que subissent les commerçants et artisans sans aucune prise en considération de la part des services publics» est une autre raison ayant conduit les commerçants à sortir de leur mutisme. Dans l'appel des commerçants, ces derniers soulignent enfin: «Nous appelons par ailleurs à la vigilance et à la prise de conscience de tout un chacun car notre avenir, en tant que commerçants, réside dans notre volonté de défendre nos revendications légitimes».