Le front social s'embrase de nouveau dans la wilaya de Tizi Ouzou où la colère a gagné plusieurs régions et organismes. C'est le cas de la daïra de Maâtkas, de la direction de l'emploi de la wilaya, de Leader meuble de Taboukert... En effet, la ville et les villages de la région de Maâtkas, sise à 25 kilomètres au sud du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou, étaient paralysés par une grève générale qui a été massivement suivie, hier mardi, dès la première heure. La grève en question a été observée en réponse à l'appel lancé la veille et pour la deuxième fois en moins de trois mois par l'Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa). Plusieurs problèmes ont été soulevés par les protestataires dont celui du retard immense qu'accuse la région en matière de développement. Les concernés exigent ainsi des autorités concernées le revêtement des routes, y compris et surtout celles du chef-lieu de daïra qui sont dans un état piteux et impraticable. Ils exigent également la révision du plan d'aménagement urbain. Auparavant et avant de décider d'avoir recours à la grève, les représentants des commerçants n'ont pas cessé de frapper à toutes les portes mais en vain. Ils ont saisi les autorités locales, le chef de daïra, les responsables de l'urbanisme et de la construction, l'Algérienne des eaux mais à chaque fois, ces derniers faisaient la sourde oreille. Les protestataires entendent aussi dénoncer les «harcèlements» continus dont ils font l'objet de la part des services des impôts. Ces derniers leur demanderaient d'être plus royalistes que le roi, d'après leurs aveux. Par ailleurs et toujours dans le chapitre des grèves et des mouvements de protestation qui secouent, ces derniers jours, la wilaya de Tizi Ouzou, les travailleurs de la direction de l'emploi de la wilaya de Tizi Ouzou ont enclenché hier mardi une grève illimitée. Les raisons de cette colère sont, une fois n'est pas coutume, d'exiger le maintien de l'actuelle directrice de l'emploi à son poste. Les employés de cette direction trouvent que le départ de cette responsable créerait fatalement une instabilité après des années de stabilité. Les travailleurs grévistes se demandent d'ailleurs pourquoi priver cette direction d'une directrice dont ils jugent le rendement très positif. «Elle a fait du bon travail depuis qu'elle est à la tête de la direction de l'emploi. Nous exigeons qu'elle soit réintégrée», revendique l'un des grévistes. D'autant plus que rien n'est reproché à la même directrice, ajoute-t-on. Il y a lieu de souligner que le premier magistrat de la wilaya de Tizi Ouzou a été saisi par les protestataires afin d'intervenir. Enfin, le brasier ne semble pas totalement éteint au sein de l'entreprise de fabrication de meubles (Leader meubles de Taboukert). En effet, des dizaines de travailleurs de cette unité viennent de rebondir en saisissant par écrit le ministère de l'Industrie et des Mines concernant la situation de crise, engendrée en partie par les mois de grève observés, il y a quelques temps. De même que ce qui est déploré est aussi le fait que les retombées de ladite grève n'ont pas été prises en charge totalement. C'est le cas, apprend-on auprès des concernés, des licenciements qualifiés d'abusifs ainsi que des poursuites judiciaires dont ont été victimes plusieurs employés, notamment les syndicalistes. Une situation tendue est actuellement vécue à Leader meubles de Taboukert où une grève de cent jours a déjà occasionné pas mal de désagréments il y a quelques semaines.