Ces charlatans qui profitent de la vulnérabilité des personnes en souffrance. Invraisemblable scène à Sidi Bel Abbès. Une femme a été tuée après une séance de thérapie religieuse (rokia). Le «raki» aurait frappé la femme jusqu'à ce que mort s'ensuive pour faire sortir le «djinn» qui l'habitait. La victime souffrait de troubles psychologiques depuis l'âge de 20 ans, les membres de sa famille ont dit avoir sollicité en premier lieu des spécialistes de la santé comme les psychologues et les psychiatres, mais en vain. Son état empirait de jour en jour, ce qui a amené un proche dernièrement, à aller demander de l'aide à un «raki», qui lui a fixé rendez-vous à leur domicile familial. Lors de la séance d'exorcisation le «raki» a affirmé à la famille de la victime que cette dernière était sous l'emprise d'un djinn et que c'est pour cette raison qu'elle souffrait de ces troubles. Au moment où il procédait au rituel de la «rokia», la femme se sentait de plus en plus mal, le «raki» voyant l'état de la victime se dégrader, ne s'est pas arrêté. Bien plus, pensant que c'est le djinn qui souffrait, il a continué à frapper sur les membres de la pauvre dame pour faire sortir le djinn. A la fin de la séance l'état critique de la victime a obligé sa famille à la transférer de toute urgence à l'hôpital où elle a passé peu de temps avant de rendre l'âme. Selon le personnel hospitalier, la mort a été la conséquence des violents coups que la femme aurait reçus. Une enquête a tout de suite été ouverte par la Sûreté nationale, pour faire la lumière sur ce qui s'est réellement passé. Aussi, les membres de la famille de la victime et le «raki» ont été auditionnés. Après avoir effectué une autopsie, celle-ci a révélé qu'aucune partie du corps n'a été sérieusement endommagée, ce qui a nécessité le recours à des examens plus approfondis. Le recours à la «rokia» pour soigner des troubles psychologiques s'est développé ces dernières années. La pratique a été médiatisée par certains médias nationaux qui donnent une grande audience à de pareils charlatans. On se rappelle du cas Belahmar qui a été d'ailleurs condamné a un an de prison pour charlatanisme, après le décès d'une jeune fille de 20 ans dans sa «clinique». Ce qui nous renseigne sur la dangereuse prolifération de ces charlatans qui profitent de la vulnérabilité des personnes en souffrance.