«C'était un homme de principes et il a apporté beaucoup de réformes dans nos institutions.» C'est un vibrant hommage qu'a rendu le président de la République, hier, au défunt Mouloud Kacem Naït Belkacem à l'occasion d'une rencontre organisée à l'hôtel El Aurassi. Bouteflika, pour avoir connu et côtoyé l'homme qui avait la charge de la promotion de la langue arabe, a tenu à être présent à la manifestation à laquelle ont pris part le chef du gouvernement, plusieurs ministres ainsi que plusieurs personnalités du monde religieux. Avec une note de nostalgie, Bouteflika raconte devant l'assistance l'itinéraire de l'enfant d'Akbou, qui a rejoint très tôt les rangs de l'ALN et du FLN. «C'était un homme de principes et il a apporté beaucoup de réformes dans nos institutions», dira Bouteflika, en présentant le défunt comme étant de son vivant, un homme très respecté qui a su gagner la sympathie aussi bien des dirigeants du pays que des opposants. Né le 6 janvier 1927 à Akbou, dans la wilaya de Béjaïa, Mouloud Kacem Naït Belkacem a appris, dès son enfance, le Coran dans sa ville natale puis s'est versé dans l'étude de la langue arabe, des sciences religieuses et littéraires. Après la Seconde Guerre mondiale, il se rend à Tunis pour suivre des études supérieures à l'université de Zitouna puis au Caire (Egypte) et ce, jusqu'en 1954, date à laquelle il rejoint le FLN. Durant la Guerre de libération nationale, il défendra la cause algérienne à l'étranger, notamment en Allemagne et en Suède. Mouloud Kacem Naït Belkacem sera énormément touché par la volonté des Allemands en ce temps-là à vouloir reconstruire à tout prix ce qui a été détruit par les alliés, lors de la Seconde Guerre mondiale. Après l'Indépendance, il occupera plusieurs postes de responsabilité, notamment directeur politique au ministère des Affaires étrangères, conseiller politique et diplomatique de la présidence de la République, ministre des Affaires religieuses et enfin chargé du Haut conseil de la langue arabe. En plus du kabyle, de l'arabe et du français, Mouloud Kacem maîtrisait parfaitement aussi bien l'anglais, l'allemand, le suédois que l'espagnol. Il laissera derrière lui pas moins d'une demi-douzaine d'ouvrages. C'est lui, enfin, qui était derrière le projet de créer des instituts spécialisés en sciences islamiques avec un style architectural digne dans les wilayas importantes du pays pour inculquer aux étudiants une formation d'un haut niveau. Le président de la République, en assistant personnellement à la rencontre organisée par le Haut comité islamique en collaboration avec l'association Mouloud Kacem Naït Belkacem, basée à Béjaïa, a voulu honorer la mémoire du militant, du penseur et du compagnon de lutte qui a laissé, d'après le chef de l'Etat, «ses empreintes dans l'histoire politique et culturelle de l'Algérie». Enfin sur un autre chapitre, le président de la République a affirmé, hier, que la réconciliation nationale a été freinée par le terrorisme. Il soulignera, à ce propos, que le jour arrivera où les larmes seront séchées, le cauchemar s'évaporera et l'Algérie s'imposera au milieu de l'ouragan. Il y a lieu de signaler qu'un présent symbolique a été remis au chef de l'Etat par le président de l'Association Mouloud Kacem Naït Belkacem par son président, M. Ramtani Mahfoud. Ce premier colloque national sur la vie du défunt penseur s'étalera, faut-il le souligner, jusqu'au 29 de ce mois. Plusieurs personnalités devraient intervenir sur la vie et le parcours du regretté penseur.