Par son action, il contribua à la promotion et à l'enrichissement de l'identité algérienne. Sous le haut patronage du président de la République Abdelaziz Bouteflika et la ministre de la Culture Mme Toumi, l'association Mouloud Kassem-Naït Belkacem organise, depuis hier, à Béjaïa, un colloque national sur l'homme d'Etat et intellectuel qu'a été le défunt Mouloud Kassem En effet, ce révolutionnaire né à Belliane, le 6 janvier 1927, à Aït Abbas dans la région d'Ighil Ali, a été un grand homme et fut une personnalité hors du commun, à entendre les témoignages sur sa personne. Homme d'Etat et de culture, défenseur acharné de la langue et de la littérature arabes, il revient cette fin de semaine à Béjaïa où lui est consacré un colloque qui fera le point sur le défunt disparu le 27 août 1992. Sa vie et son parcours ont fait l'objet de débats riches et fructueux, lors de cette première journée du colloque. Des figures emblématiques de l'échiquier politique, culturel et religieux qui l'ont côtoyé et connu ont participé à cette rencontre du souvenir. On citera parmi eux, Abdelhamid Mehri, président de l'association nationale Mouloud Kassem-Naït Belkacem, et Abdelhafidh Amokrane, ex-ministre des Affaires religieuses et des Moudjahidine. Mouloud Kassem Naït Belkacem a été notamment membre des Académies de langue arabe d'Egypte, de Jordanie et de Syrie. Par son action, il contribua à la promotion et à l'enrichissement de l'identité algérienne. Il fit ses humanités à l'université Zitouna de Tunis en 1946 où il fut le disciple des cheikhs et d'érudits de renom à l'apogée de la renaissance du monde arabe. Après une licence en philosophie à l'université d'El Azhar du Caire, il obtint à la Sorbonne à Paris un doctorat de philosophie et enrichit ses connaissances par ses contacts avec d'éminents penseurs et philosophes européens, allemands notamment. Le défunt était un germaniste de haut vol, maîtrisant parfaitement la langue de Goethe. Il rejoint le FLN en 1954 pour représenter le FLN dans les capitales occidentales. A l'Indépendance, Mouloud Kassem est appelé à occuper plusieurs postes supérieurs. Il devint un haut fonctionnaire au ministère des Affaires étrangères, puis ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, chargé du Haut conseil de la langue arabe, contribuant ainsi à la promotion de l'identité algérienne pour finir par être conseiller auprès du défunt président Boumediene. Homme convaincu et engagé, Mouloud Kassem a beaucoup fait pour l'intégration du système éducatif. Le colloque de Béjaïa rend ainsi un hommage à un grand homme, parmi ceux qui ont laissé l'empreinte de leur pensée dans l'histoire politique et culturelle de l'Algérie, L'initiative de sortir quelque peu de l'oubli le grand homme qu'a été Mouloud Kassem Naït Belkacem est d'autant encourageante que beaucoup d'intellectuels algériens ont été ignorés par la marginalisation et l'oubli, une fois leur mission au service de l'Etat achevée.