Paradoxalement, la wilaya de Skikda, noyée sous des trombes d'eau, souffrant de plusieurs inondations et glissements de terrain causés par les intempéries, souffre toujours gravement de déficits importants en alimentation en eau potable. C'est, en substance, ce qui ressort d'un rapport dont nous avons obtenu copie. Ainsi donc, la wilaya de Skikda dispose de quatre barrages dont le taux de remplissage dépasse actuellement les 80 %. Cette quantité considérable, jamais égalée depuis de nombreuses années, a été rendue possible grâce aux importantes chutes de pluie enregistrées dans tout le Nord algérien durant les cinq mois passés, notamment dans l'Est algérien. Le rapport note, en outre, que ces capacités, au demeurant peu ou mal exploitées à cause du manque et de la vétusté des infrastructures existantes, sont appelées à s'accroître après la réalisation du projet d'une unité de dessalement d'eau de mer d'une capacité de 100.000 mètres cubes par jour. Elle servira, une fois réceptionnée, à alimenter en eau potable plusieurs quartiers du chef-lieu de Skikda ainsi que certaines zones situées au niveau de sa plate-forme pétrochimique. Les autorités locales, qui admettent bien volontiers le manque dans la distribution ainsi que l'absence de canalisation dans de nombreuses régions de la wilaya, justifient cette situation par le fait que beaucoup de citoyens ne s'acquittent pas de leurs factures, alors que d'autres procèdent à des branchements illicites, ce qui génère d'importants manques à gagner, avec l'impossibilité d'investir, et encore moins de rénover les canalisations existantes.