Les normes de sécurité ne sont pas toujours respectées 50.000 accidents, dont 600 mortels, sont déclarés annuellement à la Cnas. Objectif: zéro accident sur les lieux de travail, tel est le slogan sous lequel la Cnas a organisé hier une journée de formation et d'information au profit des membres des commissions paritaires, d'hygiène et de sécurité (Cphs) de la Caisse nationale des assurances sociales de travailleurs salariés. Quelque 50.000 accidents de travail sont déclarés annuellement à la Caisse nationale des assurances sociales (Cnas), dont plus de 600 accidents mortels, a annoncé hier à Alger, le directeur général de la Caisse Hassen Tidjani Haddam, en marge de cette journée qui a réuni plus de 120 participants-cadres de la caisse. Cette journée, qui s'est tenue sous le patronage du ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Mohamed El Ghazi, s'inscrit dans le cadre de l'axe de travail de la Cnas visant la promotion de la sécurité et de la santé au travail, la protection des travailleurs et des usagers et enfin d'assurer un accompagnement continu des responsables des diverses structures du pays. Plusieurs experts en hygiène et sécurité, représentants de l'inspection du travail et de la médecine du travail ont animé cette rencontre qui a regroupé les directeurs d'agences et d'établissements de la Cnas, les présidents des Cphs, les représentants du partenaire social des agences et les cadres centraux de la caisse. Cette journée s'est vite mue en un espace de concertation et d'information qui a permis aux gestionnaires de la caisse et aux représentants des travailleurs de participer à la prise de décision en rapport avec l'amélioration des conditions de travail des employés de la Cnas. Dans sa déclaration inaugurale des travaux, le DG Tidjani Haddam, a spécifié que sur le total des accidents de travail déclarés, plus de 4000 sont ceux liés aux trajets (de la maison au lieu du travail) qui affectent les travailleurs. Il a également précisé que les accidents qui surviennent dans le secteur du Btph (bâtiment, travaux publics et hydraulique) atteignent un taux de 27%. Ce même secteur enregistre également, un taux de 45% du nombre global des accidents de travail mortels déclarés, a-t-il ajouté précisant que les hommes sont les plus touchés par les accidents du travail déclarés (89%) que les femmes (11%). Les principaux centres où sont enregistrés les accidents de travail, sont les wilayas d'Alger (17%), Béjaïa (7,7), Boumerdès (6,5%) et Sétif (6%). Le secteur privé, a-t-il encore ajouté, enregistre le plus grand nombre de ces accidents déclarés. «La Cnas donne l'exemple aux autres entreprises par le lancement prochain d'un programme au profit de ses travailleurs. Ce programme repose sur des actions de prévention avec pour objectif de maîtriser les risques et de réduire les accidents à zéro à l'avenir», a souhaité Haddam.Lors des différentes interventions, l'on relève que «la défaillance humaine est la principale cause de ces regrettables accidents». Il a été rappelé également que l'Algérie est signataire et a ratifié les conventions internationales de l'Organisation internationale du travail (OIT) sur les accidents et les risques de travail qui peuvent être mécaniques ou physiques. Concernant les membres des Cphs, il a été estimé qu'une «formation d'un minimum de cinq jours» doit leur être prodiguée. Un travail de sensibilisation des personnels tout comme des employeurs devrait être menée pour réduire ces accidents. Les dommages de ces derniers se déclinent en plusieurs facteurs comme les maladies ou les risques psychosociaux. Quant aux enjeux économiques ils sont énormes au vu du coût du matériel de protection initié par l'Institut national de prévention des risques professionnels, conformément au «droit au travail» et «au droit social», a souligné le Dr F.Ilès dans son intervention. Il y a lieu de signaler qu'à partir du 2 janvier 2017, un contrôle renforcé sera effectué par la Cnas seule ou en équipe mixte avec l'inspection du travail auprès des employeurs. Ces derniers doivent obligatoirement, souligne-t-on, déclarer les ouvriers employés sous leur coupe. A cet effet, il est instamment rappelé aux employeurs défaillants de «déclarer l'ensemble de leurs employés avant la date butoir, échéance non renouvelable, du 31 décembre 2016».