L'Ahmadiyyia compterait entre 10 et 20 millions d'adeptes, présents dans 190 pays. Quatre adeptes de l'Ahmadisme ont été récemment interpellés dans la wilaya de Relizane. Ces arrestations ne sont pas les premières du genre. Plusieurs opérations de police ont déjà concerné cette secte, dont on ne sait pas grand-chose, pour la simple raison que ses animateurs travaillent dans le secret. Mais cela ne les pas empêchés de recruter des dizaines de personnes en Algérie et des millions dans le monde. Il faut savoir que l'Ahmadisme ou Ahmadiyyia tire ses origines de la région du Pendjab en Inde. Fondée à la fin du XIXe siècle par un certain Mirza Ghulam Ahmad, cette secte ambitionnait de «réformer» l'islam. Ayant régné sur le Pendjab, après avoir fait la paix avec l'Angleterre, puissance occupante à cette époque, Ahmad s'est proclamé prophète et interdit tout autre religion dans les territoires qu'ils contrôlait à partir de 1889. L'homme n'a pas convaincu grand-monde de son vivant, mais ses disciples ont tenu à perpétuer son message, élirent un calife et entreprirent de propager les enseignements de leur maître. La secte a pris une ampleur inattendue et plus d'un siècle après sa proclamation, l'Ahmadiyyia compterait entre 10 et 20 millions d'adeptes, présents dans 190 pays. Le gros de la troupe active entre le Pakistan et l'Inde, mais la secte a recruté partout dans le monde. La secte a jeté son dévolu sur l'Afrique où ses membres exercent beaucoup dans l'humanitaire. Des hôpitaux, cliniques et dispensaires ont été édifiés par la secte, ainsi que des écoles et des centres de formation.L'activisme facilite la démarche de prosélytisme, et c'est ainsi que les Ahmadis accordent aux deux prophètes Mohammed (Qsssl) et Jésus et les autres figures de l'islam un intérêt particulier, ce qui les rapproche du rite musulman classique. Sauf qu'en plus de cela ils vouent une vénération particulière pour un tombeau nommé Roza Bal qu'ils assimilent à celui de Jésus. Le lieu de culte est un temple situé à Srinagar au Cachemire. La croyance de la secte est basée sur une histoire qui dit que «Jésus est un prophète de Dieu qui aurait été déposé de la croix en état de coma et non mort. Une fois soigné, après quelques apparitions à ses disciples pour organiser sa prédication, Jésus «grand voyageur» serait parti à l'est de l'Euphrate pour rassembler les Tribus perdues d'Israël, ce qui l'aurait conduit à Srinagar, via Nisibe, Herat, Peshawar. Il aurait fini sa vie au Cachemire, y vivant jusqu'à l'âge de 120 ans». Une histoire invraisemblable, mais qui semble avoir conquis beaucoup de personnes de par le monde. Combattus par les représentants de l'islam traditionnel, les Ahmadis ne se considèrent pas moins comme musulmans à part entière et plaident partout dans le monde en faveur de leur prophète dont leur mouvement porte le nom. Ce bref aperçu de l'histoire de Ahmadiyyia amène à la voir comme une multitude d'autres sectes qui ont surgi aux quatre coins du monde, se rattachant par moment à des religions révélées. Il reste que sa propagation suscite beaucoup d'interrogations et surtout en Algérie où il est objectivement impossible de croire aux théories farfelues que colportent ses adeptes. Sa présence dans notre pays ne date pas d'hier, notent les observateurs. Elle se serait introduite en Algérie, il y a plus de deux décennies, dans le sillage de la crise des années 1990. Il est difficile de dater la formation du premier groupe d'Ahmadis, ni d'expliquer le contexte de son implantation en Algérie. Mais il est certain que les adeptes de la secte qui mettaient en avant leur appartenance à l'islam et les actions de bienfaisance dont ils font un fonds de commerce ont joué certainement en leur faveur. La multiplication des chaînes de télévision et l'Internet aidant, l'Ahmadiyyia a réussi à diffuser largement ses messages jusqu'à démultiplier ses «convertis» en Algérie. Très présents à l'est du pays, la secte a également pris racine dans l'Ouest et l'on ne sait pas exactement son niveau d'influence en Algérie. Des arrestations sont opérées ici et là, mais cela ne veut pas dire que le danger est passé. Obligés à une forme de clandestinité désormais, les Ahmadis n'en sont pas moins nuisibles pour la stabilité sociale du pays.