Noureddine Bedoui «Appui à la participation effective et durable des femmes dans les assemblées élues», tel est le thème des ateliers organisés conjointement par le ministère de l'Intérieur et le Pnud Algérie. Ces derniers ont été organisés hier dans l'enceinte de l'hôtel Sheraton d'Alger. Ils entrent dans un programme global qui vise à doter les femmes d'outils capables de les aider à exercer avec succès leurs responsabilités à tous les niveaux de l'administration publique. L'on rappelle que la représentation politique des femmes au sein des assemblées élues a évolué au rythme des transformations et des mutations sociales, politiques et culturelles intervenues en Algérie tout au long des cinq décennies d'indépendance. Dans le cadre de la concrétisation des principes d'égalité entre les hommes et les femmes, et la promotion du rôle de la femme élue dans la gestion des affaires publiques locales, les pouvoirs publics se sont engagés à promouvoir les droits de la femme, notamment à travers les dispositions de loi n°16-01 correspondant au 6 mars 2016 portant révision constitutionnelle qui stipule que «l'Etat oeuvre à la promotion des droits de la femme en augmentant ses chances d'accès à la représentation dans ses assemblées élues». Les témoignages de femmes élues formées dans le cadre du projet Pnud rendent compte de l'efficacité du concept. L'on donne à ce titre des exemples probants. Ainsi, Yasmina a fait beaucoup de chemin depuis le jour où elle décida de sortir de chez elle pour aller travailler et devenir la première femme élue de sa commune. Issue d'un village situé à 150 km du chef-lieu de la wilaya de Djelfa, il lui a fallu beaucoup de courage et de persévérance pour changer son statut de femme. Juriste de formation, elle se marie après avoir terminé ses études, mais elle sort meurtrie de ce mariage. Etre une femme élue et participer à la vie politique a été un défi pour elle. Comme dans la plupart des villages algériens, le système patriarcal reste dominant et la politique est réservée exclusivement aux hommes. «Cette formation est une aubaine pour moi et je ne voulais pour rien au monde la rater. J'effectuais chaque jour 350 km en aller-retour afin d'y assister. Ces formations m'ont permis de mieux comprendre les concepts de démocratie participative ou de décentralisation, que j'appliquais auparavant mais sans réellement le savoir. Cette expérience m'a fortement motivée à me représenter aux prochaines élections. A travers ces formations et grâce aux échanges avec les formatrices, j'ai compris l'importance d'avoir des femmes qui participent aux processus de prise de décision et l'impact que cela aura sur la condition de la femme en Algérie dans le futur».