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"La résistance doit être collective" ATTENTAT DE BERLIN : FREDERIC CHARILLON, DIRECTEUR DE L'INSTITUT DE RECHERCHE STRATEGIQUE DE L'ECOLE MILITAIRE, À L'EXPRESSION
Frédéric Charillon a expliqué que cette attaque vient rappeler «la vulnérabilité des sociétés ouvertes». Le pays d'Angela Merkel, qui était relativement épargné par la violence par rapport à ses voisins européens, vient, à son tour, d'inscrire ses premiers martyrs. À Berlin, coeur de l'Europe, le chaos est total. Un camion de 38 tonnes immatriculé en Pologne a foncé à pleine vitesse dans la foule se trouvant sur l'immense marché traditionnel de Noël: neuf morts et une cinquantaine de blessés dont plusieurs sont dans un état grave. Interrogé par L'Expression sur cet attentat, le directeur et cofondateur de l'Institut de recherche stratégique de l'Ecole militaire (Irsem), Frédéric Charillon, a expliqué que «cela fait longtemps que l'Europe est l'une des cibles principales du terrorisme. Cet attentat vient hélas, rappeler cette caractéristique, ainsi que la vulnérabilité des sociétés ouvertes». Pour M. Charillon «cela montrera aussi leur force et leur résilience, comme ce fut le cas en France, où la solidarité s'est renforcée entre les citoyens à la suite des attaques récentes. Il faut être prudent sur l'analyse de ces attaques, comme sur la réponse à y apporter». Quant à la lutte qu'il faut mener contre ces actes terroristes récurrents, l'expert souligne que sur l'analyse (des attaques terroristes), «on ne peut exclure ni des actes isolés de «jihads personnels» de la part d'individus vulnérables à certaines manipulations ni des actions concertées, y compris avec l'appui de puissances extérieures, cherchant par exemple à déstabiliser Angela Merkel». Sur la réponse à adopter, l'expert note que «la difficulté réside dans le fait de trouver un compromis entre une grande fermeté sur la lutte contre les réseaux, et un maintien ferme des principes démocratiques et libéraux, qui exclut de stigmatiser des populations en particulier (notamment, en l'occurrence, les musulmans)». «La résistance à ce type d'acte est d'abord collective, populaire, et exige le dialogue entre tous», a-t-il souligné. S'agissant de l'origine de l'acte, la piste d'un attentat terroriste est désignée par la police allemande, tandis que les spécialistes des questions sécuritaires et médias occidentaux établissent d'ores et déjà un parallèle avec les attentats de Nice. Même mode opératoire avec le terroriste de Nice où un camion avait foncé sur une foule qui venait d'assister au feu d'artifices du 14 juillet faisant 86 morts et 430 blessés. En Europe, les grands espaces attirant du grand public durant les fêtes nationales et autres sont les hauts lieux visés par les entreprises djihadistes de Deash. «Les périodes de grandes fêtes ont une très importante valeur symbolique, qui assurent aux terroristes une très forte exposition médiatique», analyse Jean-Charles Brisard, président français du centre d'analyse du terrorisme». Il relève que «l'Allemagne, comptant 800 djihadistes opérant aux ordres de l'Etat islamique, fait partie, soutient l'expert, avec la Belgique et la France du trio de tête des pays les plus menacés par le terrorisme». Et de préciser: «L'Allemagne déjoue chaque semaine des attentats terroristes. Elle est aussi, à l'instar de la France, débordée face à des attaques imprévisibles.» C'est dire que le terrorisme prend, a désormais pris racine dans l'Europe et devient un objet majeur de panique quotidienne autant pour les services de sécurité et le peuple qui découvre la réalité amère du terrorisme dont souffrenr depuis des décennies déjà les peuples du Maghreb et du Moyen- Orient. Hier, à Paris, il faisait une ambiance mélancolique. Pourtant, chose rare en ce mois de décembre, la journée était ensoleillée,! Les Champs-Elysées et l'Esplanade de la Défense où des marchés de Noël grouillaient de visiteurs et de touristes jusqu'à la veille de l'attentat de Berlin affichent vides et sont déserts. Des militaires, légionnaires, gendarmes, policiers...etc y patrouillaient. À cela s'ajoutent d'énormes colonnes de barrières de béton et de fer qui quadrillent les lieux vulnérables aux attaques terroristes. Le tout frais souvenir de la tragédie de la promenade des Anglais s'est réveillé et occupe les esprits! Les vents de la terreur soufflent à la veille de la grande fête de Noël si chère aux Parisiens! Noël est pris en otage par Daesh. Ambassadeur russe tué en Turquie et attentat de Berlin Condoléances de Bouteflika à Poutine et Merkel Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a adressé hier un message de condoléances à son homologue russe, Vladimir Poutine, suite à l'assassinat lundi de l'ambassadeur russe en Turquie. «C'est avec une vive émotion et une immense tristesse que j'ai appris la nouvelle du lâche assassinat de feu Andrei Karlov, ambassadeur de la Fédération de Russie en Turquie, un grand diplomate dont le rôle principal est de servir la paix, la coopération et le rapprochement entre les peuples russe et turc», a écrit le président de la République dans son message. «Tout en condamnant avec la plus grande énergie cet acte vil et odieux que rien ne peut justifier, permettez-moi, M. le Président, en ces douloureuses circonstances, de vous présenter ainsi qu'à la famille du défunt, au nom du peuple et du gouvernement algériens et en mon nom personnel, mes condoléances les plus attristées et de vous exprimer mes sentiments de compassion et de solidarité», a souligné le chef de l'Etat. Dans un autre message, adressé cette fois à la chancelière de la République fédérale d'Allemagne, Mme Angela Merkel, le chef de l'Etat a condamné «avec la plus grande vigueur», l'attentat perpétré lundi soir contre un marché de Noël à Berlin. «C'est avec une profonde indignation que j'ai appris l'odieux attentat qui vient d'endeuiller votre pays, à Berlin, faisant plusieurs morts et blessés», écrit le chef de l'Etat dans son message.