Au grand dam des consommateurs des légumes secs, une telle main-d'oeuvre est devenue, elle aussi, une «denrée rare», d'où la «désertification» des grandes plaines. Varier la production agricole constitue l'essentiel de la campagne de sensibilisation menée ces jours-ci par les responsables de la chambre d'agriculture de la wilaya d'Oran invitant les agriculteurs à investir dans la culture des légumes secs comme celle des haricots, les fèves, les pois et les lentilles. Une telle sortie, devant concerner au moins une douzaine de communes rurales spécialisées dans une telle agriculture, est motivée par la grande baisse enregistrée ces dernières années en matière de production desdits légumes connus pour leur large consommation. Selon des sources officielles recueillies auprès de la Chambre d'agriculture d'Oran, le déclin a atteint un taux de 70%. Une telle régression n'est pas le fait du hasard. Nos sources expliquent qu'«une telle agriculture exige un traitement particulier par une main-d'oeuvre spécialisée». Au grand dam des consommateurs de légumes secs, une telle main-d'oeuvre est devenue, elle aussi, une «denrée rare», d'où la «désertification» des grandes prairies et des grandes plaines des communes de Hassi Bounif, Mers El Hadjadj, Bethioua, Tafraoui, El Braya. D'autres surfaces, tant productrices, d'antan, sont transformées pour servir à d'autres activités agricoles comme la culture des céréales. D'autres sont envahies par le béton des centaines de chantiers. Le peu d'agriculteurs, ayant tenté le coup en investissant dans un tel créneau, ont fini par «déclarer» faillite. Là aussi, la nature n'a pas été de leur côté vu l'avarice de la pluviométrie. «La culture des légumes secs exige l'arrosage permanent», a-t-on indiqué. Au bilan officiel, une surface égale à 3000 hectares seulement est cultivée, ce qui est loin de répondre à la forte demande en la matière. La production étant faible, la demande est de plus en plus accrue notamment pendant la saison des grands froids, d'où la hausse des prix. Pourtant, rien ne prédit une telle baisse après la réussite de la production quelque peu satisfaisante de la saison écoulée dans la wilaya de Constantine. En effet, la production de légumes secs au titre de la saison agricole 2015-2016 a, selon le bilan national, atteint 32 945 quintaux. La satisfaction est totale chez les cadres des services agricoles de la capitale de l'Est en avançant une hausse de rendement de 62,2% en 2016, comparativement à l'année précédente ayant enregistré une récolte de 20.655 quintaux. Dans le tas, la production des légumes secs a constitué 8260 quintaux de lentilles, 4300 quintaux de pois chiches, 8474 quintaux de fèves sèches, 10.800 quintaux de féveroles et 1110 quintaux de pois secs. Le rendement moyen par hectare a atteint cette année 14 quintaux contre neuf quintaux inventoriés durant l'exercice écoulé. En 2016, la récolte des légumes secs enregistrée a été réalisée sur une surface de 2360 hectares. Une superficie de 590 hectares a été consacrée aux lentilles, 675 hectares aux féveroles, 565 hectares aux fèves sèches, 430 aux pois chiches et 95 hectares aux pois secs. Une telle réussite dans le Constantinois a été concrétisée grâce à l'intérêt particulier réservé par les agriculteurs de la région. A cela s'ajoute l'itinéraire technique et l'intensification des actions de formation et de vulgarisation en faveur des fellahs. Une telle spécialité est d'un apport économique important, notamment en matière de transformation et de conditionnement dans le cadre du développement de la filière de l'agroalimentaire. Un tel intérêt s'est traduit par le recensement d'une quarantaine de porteurs de projets ayant manifesté leur volonté quant à investir dans un tel créneau dans le cadre du développement de la filière des industries agroalimentaires. Techniquement parlant, ces porteurs de projets seront accompagnés dans les différentes démarches devant aboutir à la concrétisation de leurs investissements. Fera-t-on de même dans la wilaya d'Oran connue pour sa double vocation agricole et touristique? «Cela est tributaire des humeurs des agriculteurs et de leurs intérêts», explique -t-on.