D'ici l'an 2020, l'Algérie ambitionne de réaliser l'autosuffisance de ses besoins en lentilles et pois chiches, selon le directeur général de l'Institut technique des grandes cultures (ITGC), Omar Zeghouane. Le Dg de l'ITGC a déclaré à l'APS que le pays va économiser environ 150 millions de dollars d'importations/an de lentilles et pois chiches d'ici 2020. Actuellement, le pays importe de grandes quantités de ces produits auxquels s'ajoutent les haricots secs importés pour plus de 80 millions de dollars annuellement. En termes de quantités, l'Algérie importe annuellement environ deux millions de quintaux (qx) de légumes secs dont 1,4 million qx de lentilles et de pois chiches. Pour ce faire, le secteur de l'agriculture a élaboré un programme de développement des légumineuses à travers l'augmentation des superficies réservées à la production de lentilles et de pois chiches ainsi que la production des besoins en semences. Ce programme a été établi selon une étude qui tient compte de l'évolution de la demande à travers la croissance démographique du pays d'ici à 2020. Ainsi, pour répondre aux besoins prévisionnels, le gouvernement devrait produire presque deux millions qx de pois chiches et de lentilles, estime le même responsable. Le secteur agricole devra alors porter les superficies consacrées aux légumineuses à 218 000 hectares (ha) contre 85 000 ha actuellement. Sur cette superficie, celle réservée aux lentilles et aux pois chiches devra passer de 30 000 ha à 170 000 ha dans le cadre de ce nouveau programme. La superficie actuelle 85 000 ha affectée aux légumineuses permet de produire environ un million qx toutes espèces confondues dont fèves, pois, haricots, pois chiches et lentilles, soit 35% des besoins du pays. Le plateau du Sersou, Aïn Temouchent, Guelma et Médéa sont les régions traditionnellement connues pour leur production de légumineuses. Le même responsable a ajouté que le soutien financier à la production de la semence doit être revu à la hausse. «Le programme national actuel de multiplication des semences ne suffit pas pour faire face à la demande qui sera générée par la mise en place du nouveau programme de production de légumineuses». C'est dans ce sens que la concrétisation de ce programme nécessite une augmentation de ce soutien de l'Etat à la production de semences afin d'encourager les agriculteurs à livrer la totalité de leur production aux établissements multiplicateurs de semences, fait savoir le même responsable. Actuellement, l'Etat accorde une prime de collecte aux producteurs de semences de pois chiches et de lentilles, qui correspond à 35% du prix à la production. Le prix du quintal livré aux établissements multiplicateurs est fixé à 7000 DA pour les pois chiches et à 6000 DA pour les lentilles. Mais les producteurs jugent ce prix insuffisant et préfèrent, en conséquence, ne livrer qu'une partie de leur semence aux établissements multiplicateurs dont celui de l'ITGC, liés par un contrat, et en réserver une autre partie pour la vendre sur le marché libre à un prix supérieur à celui fixé par l'Etat.