La question mérite d'être posée au vu des décalages entre les honoraires des privés et les remboursements pratiqués par la Cnas. Le dossier des tarifications des soins au sein des structures de santé privées «doit être ouvert et examiné dans la sérénité», a indiqué hier à Bouira le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, qui inspectait une série de projets relevant de son secteur dans cette wilaya. Les tarifications des soins au sein des établissements de santé privés sont chères et parfois excessives par rapport aux capacités de la Caisse nationale des assurances sociales (Cnas). Cela est différent des établissements publics, où les tarifs sont raisonnables, a expliqué le directeur de la santé de Bouira qui présentait un exposé de son secteur au ministre. En réaction à cette question, M.Boudiaf a souligné l'impératif d'ouvrir ce dossier et de l'examiner prochainement. «Ce dossier doit être ouvert et examiné dans la sérénité en vue de trouver des solutions dans le cadre d'une vision globale à même de créer une complémentarité entre les deux secteurs (privé et public) et faciliter l'accès aux soins pour les citoyens», a indiqué le ministre qui inspectait une série de projets en cours de réalisation à Bouira. «Tout ça doit être normalisé avec la Cnas», a-t-il insisté au cours de sa visite aux chantiers de construction de deux hôpitaux à Aïn Bessem (Ouest) et à M'Chedallah (Est), d'une capacité de 120 lits chacun, ainsi qu'un autre établissement d'une capacité de 80 lits dans la commune de Bordj Khris (Sud), dont les travaux accusent un sérieux retard. Sur le site du chantier, le ministre a exprimé sa colère face au retard accumulé dans les travaux de réalisation, avant de charger un des cadres de son département de dépêcher, à partir de la semaine prochaine, une commission d'enquête sur les lieux pour établir un rapport détaillé afin de «prendre les mesures nécessaires», a-t-il dit. Par ailleurs, M.Boudiaf s'est dit satisfait du taux de réalisation du reste des projets notamment celui d'Aïn Bessem ainsi que l'opération de réhabilitation et d'extension qu'a connue récemment l'hôpital de Sour El Ghozlane édifié en 1853. Au niveau de ce site, le ministre a réitéré son engagement de bien équiper cet établissement, qui, a-t-il dit, est un «acquis pour Sour El Ghozlane et pour toute la wilaya de Bouira». Dans un point de presse tenu en marge de sa visite, M.Boudiaf a annoncé, par ailleurs, le déblocage, en janvier, d'une enveloppe financière de 400 millions de dinars pour la wilaya de Bouira afin de lui permettre de poursuivre les travaux de réalisation des projets en cours de réalisation. Le ministre a saisi cette occasion pour évoquer, entre autres, le projet de loi sur la santé, dont «le texte sera examiné en janvier par le Parlement», a-t-il précisé. «Ce projet de loi est une fierté pour le pays et porte sur des réformes importantes du secteur de la santé. Il (projet de loi) sera examiné au Parlement en janvier, et nous préférons que cette loi soit débattue autour des tables rondes pour qu'elle soit plus claire», a-t-il souligné.