Le programme des 4000 MGW nécessitera pas moins de 8000 hectares qu'occuperont une vingtaine de centrales. 23.000 MGW seront produits à l'horizon 2030. 2017 est une année très importante, voire cruciale pour le pays qui donnera le top départ à une aventure encore jamais entreprise par l'Algérie indépendante. L'enjeu est capital, puisqu'il sera question de donner le coup d'envoi à un programme des plus ambitieux que le gouvernement ait été amené à mettre en oeuvre. Plus important que l'autoroute Est-Ouest et tout aussi vital que le grand transfert d'eau In Salah-Tamanrasset, la production de l'électricité à partir de l'énergie solaire de pas moins de 4000 MGW, dans un laps de temps n'excédant pas les 7 ans, est effectivement un défi de taille. En puissance, cela revient à construire l'équivalent de cinq à six centrales électriques classiques de taille moyenne, fonctionnant au gaz. Cela donne une idée de l'importance du chantier. Nous ne sommes plus dans la phase de l'expérimentation. Nous parlons là de l'échelle industrielle qui placera les énergies renouvelables au coeur de la stratégie énergétique nationale. D'où l'immensité d'un enjeu susceptible de faire faire au pays un saut technologique historique, à condition de réussir le premier pas, celui qui consiste à réussir l'appel à l'investissement que le ministère de l'Energie entend lancer dès l'entame de l'année prochaine. La clé du succès est dans le transfert de technologie dont devra bénéficier l'économie nationale. Cela devra se traduire par une production locale des composants de la technologie solaire. L'Etat, de son côté, s'engage à acheter l'électricité produite, ce qui garantit la rentabilité du projet. Les investisseurs étrangers qui seront soumis à la règle des 51/49%, ayant l'assurance de l'écoulement de la production, pourront, en même temps, contribuer à l'émergence d'une industrie à part entière, avec en prime une ouverture sur l'Afrique, actuellement très portée sur le développement des énergies nouvelles et notamment le solaire. C'est donc tout bénéfice pour les partenaires étrangers, sauf que l'on est là dans la théorie. A ce propos, le ministre de l'Energie rappelle que l'Algérie n'est pas à sa première expérience. Les 380 MGW d'énergie solaire, déjà produits, apportent une forme d'expertise et surtout une expérience de terrain qui confortent la thèse de la nécessaire appropriation par l'Algérie de la technologie qui s'y rattache. «Il n'est plus question d'avoir des centrales clés en main qui nous mettent en situation de dépendance», affirme Nourredine Bouterfa. Dans la pratique, la démarche du ministère de l'Energie consiste à développer des centrales de 100 MGW chacune. Pour produire une telle puissance qui, dit le ministre, génère d'importants profits aux promoteurs, il faut plus de 200 hectares de surface. Un petit calcul nous amène à conclure que le programme des 4000 MGW nécessitera pas moins de 8000 hectares qu'occuperont une vingtaine de centrales. Lorsqu'on sait qu'à l'horizon 2030, l'Algérie ambitionne une production d'électricité d'origine renouvelable de l'ordre de 23.000 MGW, on imagine l'importance du foncier qu'il va falloir réserver au programme. Gâtée par l'immensité de son territoire et surtout par un indice d'ensoleillement, l'un des meilleurs au monde, l'Algérie est bien placée pour réussir son saut technologique. Il faut dire qu'en matière de recherche scientifique dans le domaine, le pays a déjà le pied à l'étrier. Il suffit de démarrer.