Le ministre des Finances, Hadji Baba Ammi, a présenté lundi le projet de loi des Finances 2017 lors d'une plénière de l'Assemblée populaire nationale. Présidée par Mohamed Larbi Ould Khelifa, Hadj Baba Ammi a soumis pour examen le projet de loi de Finances 2017 aux députés réunis en plénière au sein de l'Assemblée. Outre le fait qu'il prévoit l'augmentation de la taxe ordinaire pour se libérer de la dépendance aux recettes pétrolières et garantir un financement optimal des investissements publics, le projet de loi tend à préserver la qualité du service public et un processus de croissance durable, tout en protégeant l'emploi, en compagnie du pouvoir d'achat des classes vulnérables, a indiqué M. Baba Ammi. Le ministre des finances a précisé à ce propos que le gouvernement veillait à rationaliser et à plafonner les dépenses avec accroissement des recettes entre 2017 et 2019 dans le cadre d'une nouvelle optique à moyen et long termes et conformément à ce qui a été établi par le modèle économique. L'encadrement macroéconomique et budgétaire des trois prochaines années, le premier dans l'histoire des lois financières où il est question d'un moyen terme, consiste en un prix référentiel du baril de pétrole à 50 dollars pour cette période et un prix approximatif (prix du marché) à 50 dollars en 2017, 55 en 2018 et 60 dollars le baril en 2019. La moyenne du cours change prévu pour la même période, et élaboré sur la base du projet de loi, est de 108 DA le dollar. Il est attendu également une moyenne d'inflation de 4%. Le ministre des Finances a rappelé, en outre, que les dépenses publiques seront plafonnées aux alentours de 6 800 milliards durant les trois prochaines années au moment où l'on prévoit une augmentation des recettes hors hydrocarbures de 11% du fait de la hausse de la base fiscale et l'amélioration du recouvrement. La moyenne de croissance économique est estimée quant à elle, à 3,9% dans le cadre des prévisions budgétaires pour l'exercice 2017 pour baisser à 3,6% selon les estimations de 2018 et remonter ensuite à 4,3% en 2019. Selon le projet de loi des Finances, il est prévu un recul progressif dans le déficit du Trésor public estimé à 1.297 milliards de DA en 2017 soit 6,7% du produit intérieur brut (PIB) pour retomber à 1,9% en 2019. Le budget 2017 table sur un recouvrement des recettes de 5.635 milliards de DA, soit une augmentation de 12,7% par rapport aux prévisions de clôture de 2016. Par ailleurs, la fiscalité pétrolière devra, elle aussi, grimper à 2.200 milliards de DA en 2017, notamment avec la hausse du prix référentiel de pétrole qui passe de 37 dollars en 2016 à 50 dollars en 2017. Les recettes hors hydrocarbures s'accroîtront de 11% au titre du budget 2017, soit 2.845 milliards de DA contre 2.563 milliards de DA aux prévisions de clôture de 2016. Pour ce qui est des dépenses, elles sont estimées à 6.883,2 milliards de DA en comparaison avec 7.000 milliards de DA en 2016 dont 4.591,8 milliards de DA alloués au fonctionnement. Evoquant les dépenses de fonctionnement, M. Baba Ammi a précisé que la masse salariale diminuera de 60 milliards de DA en 2017 pour passer de 2.232 milliards de DA à 2.172 milliards de DA. En calculant le reste des dépenses relatives aux subventions accordées aux administrations publiques et aux hôpitaux et autres le coût des salaires atteindra 2.730 milliards de DA en 2017, selon le ministre. Le projet de loi de finances 2017 prévoit aussi 190 milliards de DA pour les retraites des moudjahidine, 26 milliards de DA pour la contribution de l'Etat au fonds de solidarité pour les collectivités locales et 318 milliards de DA pour l'intervention économique de l'Etat, en recul de 32% en raison de la baisse de la contribution de l'Etat à l'Office algérien interprofessionnel des céréales de 29 milliards de DA, de la baisse des subventions au budget de l'Office national interprofessionnel du lait de 11,7% et une baisse de 5,7% des subventions allouées aux entreprises publiques à caractère industriel et commercial et destinées à la couverture du service public dans les secteurs de la Santé, de la communication, des Transports, de la Solidarité et des Dispositifs de promotion de l'emploi.