«Il faut déjouer les manoeuvres des apprentis sorciers.» Les deux partis les mieux implantés en Kabylie, le RCD et le FFS, ont enfin réagi a minima sur les évènements graves et violents de Béjaïa. A travers son communiqué, le député FFS de Béjaïa se dit «inquiet de voir la situation dans la wilaya de Béjaïa dégénérer à la suite d'un appel anonyme à une grève des commerçants». Le vieux parti de l'opposition suit «l'évolution de cette situation porteuse de risques de développements chaotiques ainsi que les tentatives de faire basculer la wilaya dans la violence», est-il relevé. Le FFS a milité et militera pour «le droit de grève et de la manifestation pacifique pour exprimer les doléances légitimes de la population». Il a toujours appelé les Algériens et les Algériennes à se mobiliser et à s'organiser «pacifiquement pour revendiquer leurs droits tout en faisant preuve de lucidité, d'esprit de discernement et de rejet de la violence», est-il noté. Ce parti appelle la population et particulièrement les jeunes de la wilaya de Béjaïa «à la vigilance pour déjouer les manoeuvres des apprentis sorciers». Le chargé de la communication du RCD, Athmane Mazouzi, lance un appel à la vigilance sur sa page Facebook. «Non à la violence! Plusieurs localités de la wilaya de Béjaïa vivent au rythme des émeutes depuis le 2 janvier 2017», est-il relevé d'emblée. «Malgré la justesse des revendications liées à la dénonciation de l'austérité et de la cherté de la vie que le RCD n'a cessé de dénoncer par la mobilisation pacifique à travers, notamment, deux grandioses marches populaires, il est «inadmissible que des agents missionnés sous couvert de l'anonymat poussent à piller, à agresser et à saccager sous couvert de nobles revendications». La mobilisation doit être «pacifique et déterminée, et doit faire barrage aux pyromanes et aux manipulateurs en mal de crédibilité», estime-t-on. «Il faut préserver les acquis et agir ensemble pour faire barrage à ceux qui sont instrumentalisés pour provoquer le chaos dans notre région!», a-t-il averti. Du côté des islamistes, le député du parti El Adala de Djaballah appelle dans sa page Facebook à «faire attention contre ceux qui veulent faire échouer la protestation pacifique en la poussant vers la violence qui ne rapporte que la destruction». Le président du MSP, Abderrezak Makri, a écrit sur sa page Facebook que «ceux qui se livrent à la violence lors des manifestations pacifiques, menacent délibérément ou inconsciemment la stabilité du pays. L'autre parti auquel incombe la responsabilité de ce mouvement est bien entendu le pouvoir en place, qui a «cassé les partis politiques représentatifs et influents et brisé la société civile pour les remplacer par des clientèles».