Les violences qui ont éclaté, lundi dernier, notamment dans la wilaya de Béjaïa, dans le sillage de la grève des commerçants "contre la cherté de la vie", ont suscité un large éventail de réactions appelant au calme. Outre des militants partisans et des organisations de la société civile, des citoyens anonymes ont partagé des hashtags "non à la violence" sur les réseaux sociaux. Ils ont dénoncé les scènes de violence et de saccage et clamé que la sécurité du pays est une ligne rouge. C'est ainsi qu'Athmane Mazouz, le secrétaire national à la communication au RCD, a écrit : "La violence est d'abord l'apanage du pouvoir algérien. C'est son carburant par excellence pour durer. Vigilance chers concitoyens !" Pour sa part, le député du Parti des travailleurs, Ramdane Youssef Taâzibt, a, dans une déclaration sur son compte Facebook, affirmé que "malgré la violence de la politique du gouvernement qui ferme les perspectives d'avenir à la majorité, il faut éviter les dérapages et s'abstenir de participer à toute manifestation suspecte ou non identifiée". Et d'ajouter : "Nous avons mis en garde les pouvoirs publics contre les conséquences de leur politique. La bonne gouvernance nécessite de revenir sur leurs décisions injustes envers le citoyen et les pauvres avant qu'il ne soit trop tard." Sa collègue Nadia Chouitem a, elle aussi, partagé une publication qui affirme que "la divergence avec le pouvoir ne signifie pas la divergence sur l'Etat. Tout dérapage de la violence aboutira à la ruine de l'Etat". La même préoccupation a été notée chez Lakhdar Benkhellaf du FJD qui a estimé que "la sécurité de l'Algérie nous incombe à tous, et l'intégrité territoriale est ce que nous avons de plus cher. Malgré la tristesse et les douleurs... ne détruisons pas nos maisons et faisons attention à ceux qui veulent gâcher la manifestation pacifique en la conduisant vers la violence, qui ne peut amener que la destruction. La fitna dort, maudit soit qui la réveillera". Les organisations de la société civile ont également réagi. La Ligue algérienne des droits de l'Homme (LADH), présidée par Me Mokhtar Bensaïd, s'est dit "profondément préoccupée par les événements regrettables qui ont suivi la grève des commerçants à Béjaïa et d'autres villes du territoire" et "condamne tout acte de violence quelle que soit son origine et appelle au calme et à la vigilance citoyenne". Tout en appelant à l'ouverture d'espaces de dialogue et de concertation pour plus d'équité et de justice sociale, la Ligue attire l'attention dans ce cadre sur certains points de la loi de finances 2017 susceptibles de mener à une précarité plus grande de certaines couches de la société. La Fédération nationale du secteur des communes affiliée au Snapap a "dénoncé le comportement irresponsable de parties non identifiées", en se disant "mobilisée pour calmer la situation et assurer la sécurité du pays". Elle a également annoncé l'annulation de la marche et de la grève prévue le 4 janvier (aujourd'hui, ndlr) à Tazmalt, "de peur d'être instrumentalisée à des fins politiciennes". L'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), l'aile Souilah, a dénoncé le recours à la violence. A. R.