Une mission économique marocaine effectuera du 23 au 28 avril une visite en Algérie. Ayant compris que l'Algérie et le Maroc ne peuvent faire face à la mondialisation en dehors du cadre maghrébin, les professionnels des deux pays se préparent à signer une convention visant la création d'une chambre du commerce et d'industrie commune lors de la rencontre prévue, à la fin du mois à Alger, entre la fédération des chambres de commerce et d´industrie algérienne et son homologue marocaine. Les entretiens tenus à Casablanca entre hommes d'affaires algériens et marocains ont montré que les prévisions indiquent que dans le cas où les entraves politiques actuelles sont aplanies, les échanges commerciaux entre les deux pays atteindraient le milliard de dollars dans une première phase au lieu du montant actuel qui ne dépasse guère les deux millions. Sur ce point M.Ali Habour, président de la Chambre de commerce et d'industrie algérienne, a estimé que «les deux pays disposent de capacités qui leur permettraient de multiplier ce chiffre par cinq et de ne plus recourir à d´autres marchés pour acquérir des marchandises disponibles dans les marchés des deux pays». Ainsi, dans la foulée du dernier sommet Bouteflika-Mohammed VI tenu à Alger et qui a servi de catalyseur dans le rapprochement entre Alger et Rabat, les hommes d'affaires sont décidés à aller de l'avant. Dans cette perspective, une mission économique marocaine effectuera du 23 au 28 avril une visite en Algérie. Le programme de cette mission, organisée par l´Association marocaine des exportateurs (Asmex) en collaboration avec la Chambre de commerce, d´industrie et des services de Casablanca (Ccisc) et la Société marocaine d´assurance à l´exportation (Asmex), prévoit des rencontres d´affaires bilatérales organisées par la Chambre algérienne de commerce et d´industrie à Alger les 24, 25 et 26 avril et à Oran le 27 avril. Les secteurs identifiés sont notamment le textile et le cuir, la chimie, la parachimie et les cosmétiques, l´agro-industrie, les industries mécaniques, métallurgiques, électriques et électroniques, les technologies de l´information et de la communication (TIC), le tourisme et l´ingénierie de formation. De par la complémentarité des secteurs économiques des deux pays, l'accélération de l'ouverture d'un marché économique libre dans la perspective d'un marché maghrébin est devenue plus qu'impérative. Cependant, sans la conjugaison des efforts entre les hommes d'affaires aux nivaux bilatéral et collectif, le développement économique escompté entre les deux pays ne peut être ainsi atteint. Ce qui nécessite la mise en place d'un climat adéquat pour le rapprochement des hommes d'affaires. Cette coopération devrait aboutir à la réalisation de projets d'investissements porteurs d'une valeur ajoutée devant créer des richesses et des postes d'emplois, et ce, à travers la généralisation et l'intensification de l'échange d'informations commerciales et des délégations économiques. M.Ali Habour a estimé que tous les secteurs, sans exception, représentent de bonnes occasions pour la coopération, surtout que le Maroc dispose d´une expérience dans le secteur touristique. Ce constat, a-t-il déclaré, est incitatif pour faire face aux difficultés actuelles, surtout dans le contexte de l´accroissement de l´invasion des produits commerciaux chinois. «Les deux pays disposent de grandes possibilités qu´il faut fructifier ainsi que d´expériences susceptibles de promouvoir la coopération bilatérale», a-t-il conclu. Ainsi, la rencontre Bouteflika-Mohammed VI a constitué l'occasion de jeter les passerelles d'amitié entre les deux pays dans un cadre assaini de toute rancoeur du passé.