Homme politique, figure historique de la lutte contre la dictature au Portugal, le fondateur du Parti socialiste portugais et ancien président de la République du Portugal, Mario Soarès, est décédé hier à l'âge de 92 ans Mario Alberto Lopes Soarès est né en 1924 à Lisbonne. Son engagement politique à gauche débute à l'époque de ses études d'histoire, de philosophie et de droit à l'université de Lisbonne. En 1943, il adhère au Munaf, le Mouvement d'unité anti-fasciste et participe à diverses manifestations contre l'Etat nouveau de Salazar. Il prend la tête du mouvement d'opposition au régime de Salazar, le MUD (Mouvement unifié démocratique) et représente le Portugal à la Ligue des droits de l'homme. Devenu avocat en 1957, Mario Soarès défend de nombreux prisonniers politiques et s'applique à dénoncer le rôle joué par la Pide, la police politique du régime de Salazar. Dans les années 1950, il fonde l'Action socialiste portugaise et sera l'un des créateur en 1973 du Parti socialiste portugais. Ses activités politiques lui valent d'être emprisonné une douzaine de fois par la police politique. Il passe trois ans en prison et en 1968 est déporté dans la colonie portugaise de São Tomé et Principe. En mai 1974, il fait la tournée des capitales européennes pour obtenir la reconnaissance du régime issu de la Révolution des oeillets. Il est ensuite nommé ministre des Affaires étrangères du nouveau gouvernement. Il lancera alors le processus de décolonisation des colonies portugaises d'Afrique (1975). Mario Soarès occupe le poste de chef du gouvernement à deux reprises de 1976 à 1978 et de 1983 à 1985. L'essentiel de son action mènera à l'intégration du Portugal dans la Communauté européenne en 1986. Et c'est cette année-là qu'il est élu président de la République portugaise. Il sera réélu triomphalement en 1991. Pendant un quart de siècle, il joua un rôle majeur dans l'évolution du Portugal.