Ce week-end, ils étaient nombreux à plaider pour le respect des choix des électeurs et la transparence du scrutin Les partis sont tous unanimes à dire que les prochaines échéances électorales vont constituer un tournant décisif dans la vie politique du pays à condition que la transparence soit garantie. La fraude angoisse sérieusement les partis politiques. A trois mois du rendez-vous des législatives, les animateurs de la scène nationale ne cachent pas leurs appréhensions. Des SOS sont lancés de part et d'autre pour mettre en garde contre tout éventuel trucage des urnes. Malgré les mesures prises par les pouvoirs publics, les partis ne sont pas rassurés. A mesure que le rendez-vous approche, les angoisses s'accentuent chez les partis. Ils sont tous unanimes à dire que les prochaines échéances électorales vont constituer un tournant décisif dans la vie politique du pays à condition que la transparence soit garantie. Ce week-end, ils étaient nombreux à plaider pour le respect des choix des électeurs et la transparence du scrutin. Le rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) l'a bien illustré. «Les prochaines élections législatives peuvent constituer un signal à condition de respecter le vote des électeurs. Cela peut ouvrir la voie au débat et à l'implication des citoyens pour décider de leur avenir», a soutenu son président Mohcine Belabbès lors de la réunion de son secrétariat national. Le RCD n'est pas le seul à faire de la transparence des élections son cheval de bataille. Les partis de mouvances islamistes le crient sur tous les toits. Le leader Abdellah Djaballah du Front de la justice et du développement (FJD) est revenu à la charge lors du dernier conseil national de son parti tenu vendredi pour transmettre le message aux parties concernées. La réussite des élections législatives dépend de la transparence et de l'impartialité de l'administration. Un avis partagé par les différentes formations politiques de toutes tendances confondues qui sont dans l'opposition. L'installation de la Commission nationale chargée de la surveillance des élections n'a en aucun cas soulagé les craintes des partis quant au phénomène de la fraude qui a toujours entaché les différents scrutins par le passé. D'ailleurs, le manque de conditions de transparence est l'une des raisons ayant poussé le parti de Talaie El-Houriat à boycotter les prochaines joutes électorales. Ali Benflis a soutenu que «le projet de loi organique relatif à la haute instance indépendante de surveillance des élections a été préparé dans l'opacité la plus totale, sans consultation et dans l'ignorance absolue de la revendication de l'opposition relative à la création d'une commission électorale indépendante». L'ancien candidat déchu à l'élection présidentielle se retrouve pratiquement seul avec le président de Jil Djadid à boycotter l'urne. Les autres ont tous confirmé leur participation à la course électorale et ce, même s'ils ne sont pas convaincus d'avance de la transparence des élections. Devant cette polémique qui infecte le climat politique à l'approche des élections, la Commission nationale chargée de la surveillance du scrutin aura du mal à accomplir son travail. Son président Mohamed Derbal s'est engagé à prendre en charge cette préoccupation en mettant des garde-fous pour une élection transparente. Ce dernier a invité les partis politiques afin de travailler ensemble pour faire barrage à la fraude. Or, les parties qui revendiquent une commission indépendante d'organisation et de gestion des élections rejettent la commission de Derbal. L'ancien membre d'Ennahda défend sa structure. Dans un entretien à El-Khabar, M.Derbal a tenté de rassurer les partis en soutenant que la Hiise qu'il préside, et dont la composante est aujourd'hui connue, est une expérience unique de par son indépendance financière et organisationnelle. S'adressant aux partis concernés, le président de cette commission a estimé que les doutes et les critiques affichées par les partis sur les prochaines élections ne vont guère convaincre les citoyens à se rendre aux urnes. Ces appels favorisent davantage le phénomène de l'abstention, qui menace sérieusement de remporter la bataille comme ce fut le cas en 2012 où le record a atteint 65% d'abstention. Ainsi, les partis doivent être vigilants dans leur stratégie de communication lors de la campagne électorale pour élargir leur réservoir d'électeurs et non pas le contraire. Les acteurs politiques ont la responsabilité de réconcilier les citoyens avec la politique.