Yennayer, une date qui symbolise l'identité algérienne Une forme de reconnaissance de la dimension identitaire de l'Algérie qui ne se résume pas seulement à l'islam et à la langue arabe. Au moment où le gouvernement refuse de reconnaître officiellement Yennayer comme journée fériée, même si cette fête ancestrale est bien ancrée dans la société algérienne, le ministère de l'Education nationale a instruit les responsables des établissements scolaires de programmer des cours sur l'histoire de Yennayer. Une date qui symbolise l'identité algérienne dans la dimension amazighe, réconcilier entre le «moi» et le «nous» historique et sociologique. Une forme de reconnaissance de la dimension identitaire de l'Algérie qui ne se résume pas seulement à l'islam et à la langue arabe. A cette occasion qui coïncide avec le 12 janvier de chaque année, le ministère de l'Education a décidé de consacrer un cours pour célébrer «Yennayer» au profit les élèves des trois paliers: primaire, moyen et secondaire. Des cours et des festivités sont au programme de la journée de demain dont le but est d'inculquer l'esprit de l'identité nationale et de consolider la culture algérienne chez les apprenants et leur faire aimer la terre et le respect de l'environnement, et développer chez eux la vocation des métiers agricoles. La célébration du Nouvel An amazigh «Yennayer» est considérée comme une tradition ancrée dans la culture des peuples nord-africains puisque les habitants de cette région continuent de célébrer cette fête selon les us et coutumes hérités de leurs aïeux. Il est donc difficile de parler de la célébration de Yennayer à l'école sans évoquer l'enseignement de tamazight, qui rencontre des entraves énormes pour son développement et sa promotion, notamment sur le volet consacré à la transcription, l'obligation de son enseignement au programme scolaire et la reconnaissance du 1er Yennayer comme jour férié. La concrétisation de ces objectifs est différée par l'absence d'une volonté politique favorable au développement et à la promotion de cette culture d'un côté et à l'absence de formateurs et de scientifiques capables de porter une nouvelle vision pour la promotion de cette langue de l'Autre. Dans le secteur de l'éducation, l'enseignement de tamazight pose encore problème même si l'ambition de sa généralisation graduelle à travers le territoire national est exprimée par la première responsable du secteur, sa concrétisation sur le terrain fait défaut. Le grand travail devrait se faire à l'école pour préparer une nouvelle génération d'Algériens attachée à son histoire et la culture ancestrale, aujourd'hui, après 37 ans de combat pour la reconnaissance de la culture et de la langue amazighes des résultats ont été obtenus, mais sont insuffisants. Certes, dans le domaine cinématographique, avec la réalisation de plusieurs documentaires, de séries télévisées et l'introduction de la langue amazighe dans plus de 20 stations radio à travers le pays, mais le plus grand défi qui reste à relever est celui de la production littéraire où des ouvrages sont toujours rares, et ce, en dépit de quelques tentatives. Le classement et la reconnaissance de cette date comme patrimoine immatériel national font toujours l'objet de réflexion en l'absence d'une véritable politique visant à réconcilier les Algériens avec leur histoire. Cette idée reste une piste de réflexion lancée en 2015 par le HCA soutenu par le ministère de l'Education nationale et qui nécessite l'intervention des anthropologues, des centres de recherches et des ministères de la Culture et de l'Education nationale pour que le classement de l'Unesco soit d'autant plus envisageable que la célébration de Yennayer est commune à plusieurs pays. Enfin, la reconnaissance de Yennayer comme fête nationale doit passer par la révision des textes juridiques de 1963 régissant les fêtes nationales, des textes à faire évoluer pour «s'adapter» à la réalité de l'Algérie d'aujourd'hui.