Le recours au dessalement de l'eau de mer est un choix stratégique qui ne peut être abandonné, malgré ses coûts exorbitants. Les dernières précipitations ont été bénéfiques. Les barrages ont pris du volume. «Le taux de remplissage des barrages avait avoisiné les 58% suite aux dernières précipitations enregistrées dans plusieurs régions du pays», a affirmé le ministre des Ressources en eau et de l'Environnement, Abdelkader Ouali. S'exprimant, en marge d'une séance plénière consacrée jeudi dernier aux questions orales à l'APN, le ministre a fait savoir que ce taux est appelé à augmenter dans les prochains jours. selon Abdelkader Ouali, un taux de remplissage de l'ordre de 90% a été enregistré au niveau de plus de 10 barrages et 60% au niveau de 30 autres. «L'Algérie se trouve en bonne position en matière de disponibilité des ressources en eau, dans la mesure où la saison des pluies n'est pas encore arrivée à terme», s'est-il réjouit. Répondant à une question d'un membre de l'APN sur le retard enregistré dans la réalisation des stations de dessalement et la révision à la hausse de leurs coûts, le ministre a indiqué que «le recours au dessalement de l'eau de mer est un choix stratégique à dimension sociale et économique qui ne peut être abandonné malgré ses coûts exorbitants». Etalant ses arguments, l'hôte des députés a expliqué que les 11 stations de dessalement réalisées ont permis de produire plus de 2,1 millions de mètres cubes (m3) par jour, soit 800 millions m3 annuellement, ce qui avoisine le volume du plus grand barrage en Algérie (barrage de Beni Haroun). «Ces quantités permettent d'alimenter en eau potable, près de sept millions de citoyens des wilayas côtières, et le transfert des eaux conventionnelles en contrepartie vers le secteur agricole afin de doubler les surfaces irriguées, créer de l'emploi et atteindre l'autosuffisance alimentaire», a ajouté le ministre. Poursuivant dans ce sens, il dira que ces projets sont venus pallier le manque qu'a connu l'Algérie en matière d'eaux conventionnelles (de surface et nappes phréatiques) et d'assurer l'alimentation des régions côtières en eau potable. Le ministre a cité la station de dessalement de Meqtaâ d'Arzew (Oran), plus grande station de dessalement en Méditerranée et en Afrique avec une capacité de production avoisinant les 500 000 m3/jour. La station -entrée en service en juillet dernier- permettra d'alimenter en eau potable plusieurs wilayas de l'ouest du pays, dont Oran ainsi qu'une partie de Mascara, Relizane et Tiaret. Abdelkader Ouali pense que «le recours aux stations de dessalement de l'eau de mer est la solution idoine à la problématique de l'eau au niveau des wilayas côtières, et a permis en outre à l'Algérie de maîtriser cette technologie faisant d'elle ainsi, l'un des pays leaders dans ce domaine». Répondant à une autre question sur la rareté de l'eau potable dans la wilaya d'Ouargla, le ministre a affirmé que cette wilaya ne souffrait d'aucun dysfonctionnement dans l'approvisionnement en eau potable,car «la quantité d'eau fournie est de l'ordre de 320.000 m3/j, ce qui équivaut au double des besoins de la région, qui avoisinent 177.000 m3/jour».Le ratio par individu dans cette wilaya atteint 370 litres/jour, dépassant ainsi le double de la moyenne nationale escomptée qui est de l'ordre de 180 litre/j. La wilaya de Ouargla, précise Abdelkader Ouali, a été approvisionnée ces dernières années, par des quantités supplémentaires estimées à 164.000 m3/j, à travers 29 nouveaux forages, ce qui a permis de porter leur nombre à 123, pour ainsi atteindre la capacité actuelle en termes de production. Selon les chiffres avancés par le ministre, 471 km de réseaux de distribution d'eau - dont la longueur actuelle dépasse les 2400 km, soit un taux de couverture à 95%- ont été réalisés. En ce qui concerne les capacités de stockage, Abdelkader Ouali assure que Ouargla demeure en «bonne» position, et dispose de 94 réservoirs d'une capacité de 87.000 m3. Interpellé sur la qualité de l'eau, le ministre a avancé que le secteur des ressources hydriques a réalisé 10 stations de dessalement et déminéralisation, dont neuf à Ouargla avec une capacité globale de 70 000 m3/j, et la dixième à Touggourt avec une capacité de 34.000 m3/j. Par ailleurs, le ministre a rappelé que l'Etat a affecté pour cette wilaya durant la période comprise entre 2000 et 2016, une enveloppe financière de 70 milliards de dinars, pour un meilleur approvisionnement en eau potable, tant au plan qualificatif que quantitatif. De plus, une enveloppe supplémentaire de 600 millions DA a été débloquée en vue de rénover et améliorer le réseau de distribution d'eau.