Elle est confrontée à d'énormes difficultés pour réaliser le sursaut escompté par la population. Souffrant d'un manque flagrant de moyens financiers et d'absence de perspectives de développement à même de répondre aux multiples aspirations de la population, la commune d'Aït Aggouacha, dans la daïra de Larbaâ Nath Irathen, donne cette image d'une commune abandonnée et laissée-pour-compte. Issue du découpage administratif de 1984, cette commune de 5000 habitants et d'une superficie de 26 km² se retrouve, aujourd'hui, confrontée à d'énormes difficultés pour réaliser le sursaut escompté par la population locale. Gérée, depuis les élections municipales de 2002 boycottées par la population, par un administrateur communal désigné par les pouvoirs publics avec des prérogatives restreintes, cette commune n'arrive toujours pas à soulager un tant soit peu les souffrances des citoyens qui n'aspirent qu'à voir leurs doléances prises sérieusement en charge. Faute d'activités génératrices de richesses et d'emplois, plusieurs citoyens se sont rabattus sur l'apiculture, alors que d'autres ont préféré s'investir dans la plantation d'arbres fruitiers pour subvenir aux besoins de leurs familles. Des jeunes des six villages que compte la commune ont vu en ces activités une aubaine pour améliorer leurs revenus. Certains parmi eux, à l'image de ces trois amis de Tassaft Guezra, ont bénéficié d'une aide de l'Etat dans le cadre du Plan de développement rural (Pdar). D'autres prétendants ont suivi l'exemple pour bénéficier de la même opération. Il reste tout de même que ces deux activités ne sont pas en mesure à elles seules à faire sortir les habitants de leur désarroi et les villages de leur enclavement. Dans le hall de la mairie, les va-et-vient des citoyens qui viennent exprimer leurs doléances sont constants, dans l'espoir de croiser le «maire» qui n'est pas toujours disponible, car assurant en même temps la direction d'une école primaire dans la ville de Larbaâ Nath Irathen. En majorité, les doléances ont trait à une éventuelle attribution d'une aide à l'autoconstruction. La réalisation de logements sociaux n'étant plus en perspective, la formule de l'aide à l'autoconstruction est devenue la plus attractive pour les couches les plus démunies. La commune a bénéficié, pour cette année, d'un quota de 50 aides de 50 millions de centimes chacune. Les éventuels acquéreurs de ces aides doivent justifier de n'avoir jamais bénéficié d'une aide quelconque de l'Etat et disposer d'un terrain à bâtir appuyé par un acte de propriété et d'un permis de construire. Ces nouvelles dispositions viennent combler les lacunes constatées les années précédentes, où plusieurs aides attribuées n'ont pas été concrétisées ou déviées de leurs destinations initiales. Les services de la commune sont actuellement dans l'étape des enquêtes pour déterminer les plus nécessiteux répondant aux critères d'attribution. La formule du logement social participatif (LSP) est aussi convoitée par la couche moyenne ayant un salaire égal ou supérieur à 12.000 DA. Toutefois, les 50 logements en cours de réalisation dans ce cadre ne suffisent pas à absorber la demande de plus en plus grandissante sur ce produit qui semble satisfaire et les entrepreneurs et les bénéficiaires. Il est à signaler aussi que les 20 logements sociaux réalisés en 2002 dans le chef-lieu de la commune et qui devaient être distribués par délibération de l'APC de l'époque, ont été squattés par les citoyens de la commune pour exprimer leur mécontentement suite à la décision du chef de daïra de faire venir des citoyens hors de la commune habiter ces logements, après le séisme de 2003. La multiplication des décharges sauvages à travers les villages de la commune, avec toutes ses répercussions sur l'environnement et la santé des habitants, constitue un véritable casse-tête pour les responsables municipaux, à leur tête les services d'hygiène qui n'arrivent pas à trouver une solution définitive afin de mettre un terme à cette situation d'anarchie. Les services de voirie, qui souffrent du manque de moyens matériels pour assurer le ramassage des ordures dans le chef-lieu de la commune, semblent dépassés par l'ampleur du phénomène. Ne possédant qu'un seul tracteur pour accomplir leur mission, ils se retrouvent incapables de faire leur travail convenablement. Dans les villages, la situation est plus compliquée. Les décharges se multiplient de jour en jour sous le regard impuissant des responsables. Le premier responsable de la commune nous informe à ce sujet qu'une demande d'acquisition de bennes tasseuses, qui demeure la seule solution pour mettre un terme à cette anarchie, a été formulée aux pouvoirs publics. Les citoyens, de leur côté, sont très préoccupés par la situation qui a trop duré et attendent que les autorités se penchent sur ce problème. Les jeunes de la commune d'Aït Aggouacha se sentent abandonnés à leur sort et ne savent plus à quel saint se vouer pour pouvoir dénicher un emploi stable et pouvoir espérer ainsi changer leur quotidien, fait d'angoisse et d'oisiveté. Les perspectives d'emploi sont quasi inexistantes et la municipalité n'offre que quelques emplois dans le cadre de l'Iaig (31 postes) et l'Esil (10). Des emplois qui ne sont convoités que par les jeunes filles, généralement sans ressources. Les jeunes garçons préfèrent plutôt quitter leurs hameaux à la recherche d'emplois dans les grandes agglomérations. Les loisirs et les espaces de jeux et autres salles de sports n'ont pas droit de cité dans cette commune où les jeunes passent leurs journées dans les cafés à s'adonner aux parties interminables de belote et de dominos. Les travaux de réalisation d'une salle polyvalente comprenant une salle de jeux et une bibliothèque dans le chef-lieu de la commune sont en phase de finition. Une réalisation qui servira, certainement, de bouffée d'oxygène à cette jeunesse assoiffée de loisirs et de savoir. Un projet de réalisation d'un stade communal est aussi inscrit dans le cadre du PCD 2005. S'il y a bien un créneau qui ne souffre pas de manque dans la commune d'Aït Aggouacha c'est bien le volet du ramassage scolaire. Le transport des écoliers de et vers les différents villages de la commune est assuré d'une façon équitable et régulière par des minibus dont deux flambant neuf offerts par un bienfaiteur originaire de la commune. Les écoliers et leurs parents ne manquent pas d'exprimer la satisfaction par rapport à ce volet qui ne souffre d'aucun reproche.