En 2015, les pourparlers indirects de Genève n'ont rien donné On se souvient que le 29 décembre 2016, le président russe Vladimir Poutine a annoncé en personne la conclusion d'un cessez-le-feu auquel beaucoup ont eu du mal à croire dans un premier temps. L'objectif assigné aux représentants des groupes rebelles et du gouvernement syrien, lors de leur rencontre à Astana, au Kazakhstan, le 23 janvier prochain, est de «consolider» le cessez-le-feu obtenu après d'intenses efforts par la Russie, l'Iran et la Turquie qui seront les parrains attentifs des pourparlers attendus à partir de lundi prochain dans la capitale kazakhe. C'est ce qu'a indiqué hier la diplomatie russe alors que des combats se poursuivaient encore dans la zone de Wadi Barada, à une distance de 25 km de la capitale syrienne, où une faction rebelle tente de maintenir son contrôle sur les stations d'alimentation en eau de Damas. Une partie de ses éléments armés a été autorisée par l'armée syrienne à quitter Wadi Barada en direction d'Idleb, où sont cantonnés plusieurs milliers de rebelles dont ceux qui ont évacué Alep-Est, voici quelques semaines. Mais il semble que ceux qui tentent encore de résister à la pénétration des troupes gouvernementales ne parviendront pas à impacter la trêve à laquelle adhèrent pratiquement tous les groupes rebelles, y compris Jaïch al Islam et d'autres d'obédience islamiste. Les discussions d'Astana seront les premières depuis la reprise de la seconde ville du pays par l'armée syrienne, en décembre dernier, avec le soutien de l'aviation russe et des combattants iraniens et libanais du Hezbollah. Cette victoire éminemment symbolique a d'ailleurs conduit le chef de l'Etat syrien à réaffirmer la détermination du régime à combattre sans répit les factions terroristes et à reprendre le contrôle de l'ensemble du territoire, ce qui implique une offensive prochaine aussi bien à Idleb qu'à Raqqa où sévissent toujours Fateh al Cham, pour l'une, et Daesh, pour l'autre. On se souvient que le 29 décembre 2016, le président russe Vladimir Poutine a annoncé en personne la conclusion d'un cessez-le-feu, auquel beaucoup ont eu du mal à croire dans un premier temps, mais que, très vite, la confirmation est intervenue avec l'engagement gouvernemental syrien, appuyé par la Russie et l'Iran, et celui des groupes rebelles, soutenus par la Turquie. Cette initiative a sonné le glas des ambitions occidentales et c'est d'ailleurs la première fois, depuis le début du conflit en 2011,que les Etats-Unis se retrouvent en marge d'un tel rendez-vous. Moscou, pressé par Ankara, a consenti qu'il serait «juste» d'accueillir la nouvelle administration américaine nommée par Donald Trump aux discussions d'Astana, sans préciser pour autant le rôle qui lui serait reconnu. Pourtant, la question mérite d'être posée dans la mesure où un succès probant dans la capitale kazakhe doit ouvrir la voie à des négociations beaucoup plus approfondies, le 8 février prochain, à Genève, sous les auspices des Nations unies. Mais on est encore loin d'un tel aboutissement, sachant que les délégations du gouvernement syrien et des rebelles doivent être conduites par les mêmes personnalités qui ont présidé aux «discussions» indirectes de 2015 en Suisse. Parrainés par les Etats Unis et la Russie, ces pourparlers par émissaires onusiens interposés n'ont jamais progressé ne serait-ce que d'un pouce, les représentants de l'opposition devant sans cesse en référer à leurs parrains occidentaux et arabes du Golfe. C'est donc l'ambassadeur de Syrie auprès de l'ONU, Bachar Jaafari, qui va diriger la délégation gouvernementale, a indiqué le quotidien Al Watan, alors que celle des rebelles sera présidée par Mohammad Allouche, un responsable du groupe Jaich al-Islam (l'armée de l'islam), selon une source de l'opposition. Celle-ci a d'ailleurs précisé que la délégation rebelle «sera purement militaire avec en appui une équipe technique en matière politique et juridique» diligentée par le Haut comité de négociation (HCN), Oussama Zabou Zeid étant désigné en qualité de conseiller juridique des factions rebelles. On sait également que les pourparlers vont durer plusieurs jours, de manière à donner toutes ses chances au processus politique et que les ministres des Affaires étrangères des différentes parties au dialogue ne seront pas présents à Astana. Sergueï Lavrov, patron de la diplomatie russe, a insisté sur les raisons de cette démarche, mettant l'accent sur la volonté commune de parvenir à une implication réelle des chefs militaires dans le déroulement du processus politique. Gage de bonne volonté, il a affirmé que les chefs rebelles attendus dans la capitale kazakhe peuvent être rejoints par d'autres pour peu que ces derniers le veuillent, à l'exclusion maintes fois édictée d'Al Nosra et de l'Etat islamique. Lavrov a en outre estimé que l'intervention de la Russie en septembre 2015 a permis d'«éviter que Damas ne tombe aux mains des terroristes», l'affaire de «deux-trois semaines» selon lui. Enfin, l'armée syrienne a dépêché depuis plusieurs jours des renforts dans la ville de Deir Ezzor où l'Etat islamique tente de resserrer son étau, notamment sur l'aéroport militaire de cette ville de l'est syrien.