Les responsables africains s'engagent à concrétiser leur engagement politique dans le domaine de l'éducation. La 2e conférence des ministres de l'Education de l'Union africaine a commencé, hier, au Palais des nations (Club des Pins). Trois projets seront examinés et adoptés au cours de cette conférence de deux jours qui a été ouverte par le président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika. Il s'agit de l'examen du rapport des experts africains, l'adoption du document-cadre intitulé «Vers une éducation de qualité pour un développement durable en Afrique» et l'adoption du projet de la Déclaration d'Alger. Aux côtés des quarante ministres de l'Education de l'UA, plusieurs personnalités du monde de la culture et de l'éducation prennent part à cette conférence. L'on note entre autres, la présence du directeur général de l'Unesco, M.Koichiro Matsuura, ainsi que celle du président de la Commission de L'UA, M.Alpha Oumar Konare. Dans son discours prononcé à l'ouverture des travaux de cette deuxième conférence, le président de la République est longuement revenu sur l'énorme retard en matière du développement accusé par les pays africains. Pour le chef de l'Etat, cette situation est due au fait que ce continent ait souffert de la longue nuit coloniale. Il a ajouté que l'éducation et la formation constituent pour les pays africains «un souci central et une préoccupation majeure». Et c'est dans ce souci que cette conférence est organisée. D'ailleurs, les experts africains qui se sont réunis, samedi dernier au Palais des nations, ont adopté le projet de la déclaration d'Alger. Ce projet, qui sera soumis aux ministres africains de l'Education, au cours de cette conférence, vise l'adoption de la stratégie de l'Union africaine (Nepad) comme une nouvelle base d'une stratégie d'action pour le développement d'une éducation de qualité. Ce document, considéré comme une feuille de route de ce conclave, appelle «à la proclamation d'une nouvelle décennie de l'éducation sur la base de la stratégie de l'UA (Nepad), en tenant compte des enseignements tirés de l'opération d'évaluation de la décennie de l'éducation 1997-2006.» Ce projet souligne la nécessité de garantir aux populations non seulement une éducation de qualité basée sur la paix et la citoyenneté, mais aussi l'enseignement des sciences et des nouvelles technologies. En ce sens, les pays africains accusent un énorme retard. Colonisée depuis toujours, cette partie de la planète ne cesse de payer un lourd tribut même après avoir arraché son indépendance. Les pays développés continuent à aspirer les cerveaux africains, ce qui a entraîné des pertes inestimables à l'économie du continent noir. En ce sens, seule une décision politique est susceptible de mettre un terme à ce phénomène. Dans ce document, les responsables africains s'engagent à concrétiser leur engagement politique dans le domaine de l'éducation. Dans cette optique, des réformes nécessaires, notamment financières, seront introduites. On note à cet effet, l'octroi et la rationalisation des ressources financières à hauteur de 20 % au moins du budget de l'Etat alloué à l'éducation. Pas moins de 50 % de cette enveloppe budgétaire seront consacrés à l'enseignement fondamental. Dans ce cadre, les ministres appellent, conformément au contenu du projet de la commission de l'Union Africaine, à procéder à une évaluation de la décennie de l'éducation (1997-2006), après son expiration. Aussi, ils appellent à la mise en oeuvre du plan d'action concernant cette décennie, tout en établissant un lien entre l'éducation et les autres secteurs du développement national. Par ailleurs, la batterie de recommandations, qui sanctionnera cette conférence, constituera la plate-forme des discussions des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine à l'occasion de leur sommet prévu en janvier 2006 dans la capitale soudanaise, Khartoum.