«Le Traité d'amitié sera finalisé d'ici à la fin de l'année.» C'est ce qu'a annoncé le président de la République Abdelaziz Bouteflika, hier, à Paris, dans une déclaration à la presse, faite à l'issue d'un entretien en tête-à-tête avec le président français Jacques Chirac en précisant que les discussions avec le président français ont porté sur cet accord en sus des questions d'intérêt commun que les deux pays ont entamées depuis le début du réchauffement des relations bilatérales, notamment dans leur aspect lié aux échanges économiques soutenus dans ce que la partie hexagonale a appelé «le partenariat d'exception». Le Traité d'amitié sanctionnera le processus de refondation des relations entre les deux pays, telle que voulue par les présidents Bouteflika et Chirac lors de la déclaration d'Alger en mars 2003. Il faut signaler qu'un ballet diplomatique a caractérisé les deux années écoulées. Plusieurs ministres et hommes d'affaires représentant le Medef que l'ancien ministre des Finances, de l'Economie et de l'Industrie a qualifié de «CAC 40» pour illustrer leur poids et leur cotation à la Bourse ont défilé à Alger et ont manifesté leur intérêt particulier pour le marché algérien. D'ailleurs, plusieurs contrats ont été signés lors des périples des nababs de l'industrie et des pontes de la finance française. La coopération bilatérale touche plusieurs secteurs. Ainsi, on citera la reconversion de la dette auprès des organismes français ainsi que le financement de certains projets en attente comme celui du métro dont les travaux traînent depuis plus de vingt ans. Outre les échanges économiques et commerciaux, on note également le vif intérêt porté à la coopération militaire et les renseignements généraux. Des contrats de partenariat ont été conclus dans ces domaines précis et qui sont appelés à se développer notamment dans le cadre de la lutte antiterroriste et l'immigration clandestine. Le président s'est déplacé dans la capitale française dans le cadre de la conférence sur le dialogue entre les civilisations qui se tient depuis hier sous l'égide de l'Unesco. L'autre volet de la coopération concerne également le chapitre historique que le chef de l'Etat français n' a pas négligé, en montrant sa bonne volonté à l'assainir déjà par la reconnaissance des crimes et des exactions commis par l'armée française durant l'époque coloniale. Il faut rappeler «le pèlerinage» des pieds-noirs qui se sont rendus en Algérie pour renouer avec la terre qui les a vus naître. D'aucuns ont estimé que c'est là le début de la décantation dans les relations tendues, pour le moins passionnées, entre les deux pays sans pour autant dire que tous les différends sont dissipés. L'entretien entre les deux chefs d'Etat a par ailleurs porté sur les relations entre la France et l'Afrique et la France et le monde arabe.