Le discours du président intervient au lendemain d'une décision gouvernementale d'intégrer officiellement tamazight. Le Palais des nations accueille aujourd'hui la conférence des cadres. Rendez-vous privilégié, si l'en est, pour faire le point sur l'état de la nation, cette rencontre intervient à la veille du premier anniversaire du second mandat du président de la République. Très attendu par l'ensemble des participants à cette rencontre, le discours que prononcera le chef de l'Etat sera l'occasion d'en savoir plus sur ses intentions par rapport à plusieurs questions d'une actualité brûlante. Il va sans dire, et l'occasion est idéale, que le président de la République évoquera le très ambitieux plan d'aide à la relance économique, doté d'une enveloppe de 50 milliards de dollars. C'est d'ailleurs en pareille circonstance qu'un certain 26 avril 2001, le chef de l'Etat avait dévoilé les détails du premier programme de relance économique, fort de 7 milliards de dollars et qui a pris fin décembre dernier. Ainsi, quelques 4 mois après, il est attendu que le chef de l'Etat fasse le bilan du premier plan et en relève les aspects positifs et les incohérences. Faut-il signaler, à ce propos, que les inondations survenues à Bab El Oued , le 10 octobre 2001 et le séisme de Boumerdès, le 21 mai 2003, ont été des facteurs qui ont obligé l'Etat à revoir ses ambitions à la baisse, en ce sens que la reconstruction de ce qui a été détruit par le déchaînement de la nature a nécessité d'énormes sommes d'argent, ce qui a eu pour effet la non-réalisation de certaines grandes infrastructures de base comme l'aéroport d'Alger ou encore le tramway de la même ville. Cela dit, quoi qu'il en soit, le premier plan de relance a donné des résultats, en améliorant notamment les conditions de vie de certaines régions enclavées du pays. Cela dit, le chef de l'Etat qui, faut-il le souligner, a pris la décision de financer entièrement le «méga-projet» de l'autoroute Est-Ouest par les deniers publics, affiche déjà les ambitions du prochain plan d'aide à la relance économique. Sur un autre chapitre, beaucoup plus politique celui-là, le président de la République évoquera devant un parterre composé de P-DG de grandes sociétés nationales, des personnalités de la société civile et de chefs de partis, les sujets autrement plus importants, à l'image du dialogue gouvernement-archs, la question des disparus ou encore l'amnistie générale. Sur tous ces dossiers, dont le traitement par l'Etat a connu des avancées notables, le président de la République fera, dit-on, des annonces fort intéressantes. En effet, le discours du président interviendra au lendemain d'une décision du gouvernement d'intégrer officiellement tamazight dans le système éducatif national et la remise par Ksentini de son rapport sur les disparus. Ces deux questions, d'une actualité brûlante, sont arrivées à maturité et il reste au chef de l'Etat de donner la preuve de la volonté des pouvoirs publics d'aller au fond de tous les sujets, dans l'optique d'une véritable réconciliation nationale globale et sans exclusive. Aussi, le thème de l'amnistie sera largement abordé par le chef de l'Etat qui, dit-on de mêmes sources, donnera les contours de ce que sera la loi sur l'amnistie générale qu'il préconise de soumettre à un référendum populaire. Enfin, l'Etat ne sera sans doute pas absent dans le discours de Bouteflika qui pourrait surprendre son monde en remettant sur le tapis la nécessité d'amender la Constitution.