Tout porte à croire qu'elles se dérouleront le 30 mai prochain. Le Palais des nations devra abriter aujourd'hui, la cérémonie d'installation officielle de la Commission nationale indépendante de surveillance des élections législatives (Cnisel), qui se chargera de la bonne marche du prochain scrutin et de sa transparence. La cérémonie d'installation présidée par le Président de la République intervient dans un climat électrique fait d'agitation politique et médiatique, dont les discours convergent vers des propositions de boycott ou de report du rendez-vous électoral. En l'absence du RCD et du FFS qui, officiellement, boycottent les législatives, plusieurs partis devront faire partie de cette commission, dont la formule a été largement inspirée par celle installée à l'occasion des législatives de 1997. Cependant, la version 2001 dispose de plus de prérogatives, donnant ainsi plus d'assurance aux partis engagés dans la bataille électorale. La nouveauté réside dans le fait que les pouvoirs publics sont désormais dans l'obligation de remettre aux partis les procès-verbaux de dépouillement des urnes. Une décision qui s'apparente à un gage de garantie de la part du pouvoir en direction des candidats. C'est d'ailleurs sur ce point précis que les contacts présidence-partis, sous l'égide du directeur de cabinet du Président de la République, M.Larbi Belkheir, ont été jugés positifs par les représentants de la classe politique nationale. Contactés hier par téléphone, les partis ayant décidé de rejoindre la bataille législatives ont confirmé leur participation à la cérémonie d'aujourd'hui. Cependant, ils ont tous insisté sur les garanties politiques de ces élections, en reléguant les aspects techniques et organisationnels du scrutin au second plan. M.Karim Abechri, membre du bureau politique du Parti des travailleurs, approché par L'Expression, a mis l'accent sur les questions politiques, tout en confirmant l'envoi d'un représentant du PT au Palais des nations. «Pour que la constitutionnalisation de tamazight et les autres mesures annoncées par le Président soient renforcées, le chef de l'Etat devra prendre d'autres mesures urgentes d'apaisement, notamment, en direction de la Kabylie», a-t-il affirmé, avant d'annoncer la conviction de son parti sur «la nécessité de la levée de l'état d'urgence». Cela pour dire que «la problématique de la régularité des élections ne se pose pas en termes techniques mais politiques». Le cadre du PT s'est d'ailleurs appuyé sur l'expérience des législatives de 1997. Il a déclaré à ce propos que «la fraude de 1997 n'a pas été conçue techniquement, mais politiquement, puisque les fraudeurs ont exploité la situation sécuritaire et politique de l'époque». Du côté du MSP, en revanche, en l'absence, jusqu'à hier soir, d'une décision finale de ce parti vis-à-vis du scrutin, l'heure est au suspense. M.Chenin, porte-parole de la formation de Nahnah, se contente de dire: «Le MSP avait répondu à l'écrit du gouvernement par un mémorandum comportant des revendications conditionnant la participation du MSP aux prochaines élections.» Idem pour les deux autres formations politiques de couleur islamiste, à savoir Ennahda et El-Islah de M.Djaballah. Par ailleurs, des sources partisanes n'écartent pas la possibilité, qu'à l'occasion, le Président annoncera d'autres mesures d'apaisement telles que l'amnistie pour tous les détenus du printemps noir. Un discours fortement attendu donc, par l'opinion publique, d'autant qu'une rumeur persistante fait état d'une décision présidentielle relative à l'état d'urgence qui sera vraisemblablement levé.