La délégation des archs est de retour au Palais du gouvernement pour finaliser l'accord conclu le 15 janvier 2005. Après quelques mois de rupture, le dialogue gouvernement-arch reprend le chemin des négociations. Les deux parties vont se rencontrer au courant de la semaine prochaine pour finaliser le processus. C'est ce qu'a déclaré hier par téléphone à l'Expression, le représentant de la délégation de Béjaïa, M.Farès Oujdi. Une chose est sûre, c'est que les deux parties sont déterminées à mener jusqu'au bout le processus de dialogue entamé depuis plus d'une année. La semaine prochaine, le Palais du gouvernement accueillera, donc, de nouveau, la délégation des archs. La rencontre sera un tournant décisif puisqu'il s'agit, selon le représentant, de mettre en oeuvre l'accord signé avec le gouvernement le 15 janvier 2005 portant sur la mise en oeuvre des revendications inscrites dans la plate-forme d'El Kseur. Une année après la signature de l'accord, les deux parties se retrouvent une nouvelle fois pour apporter les dernières retouches avant de passer définitivement à l'application de l'accord. Cette rencontre sera probablement le dernier round des négociations. La délégation chargée des négociations se réunira aujourd'hui à Alger avec les 20 membres, représentants des différentes wilayas, pour préparer la feuille de route. Avant de reprendre langue avec le chef du gouvernement, les membres ont préféré revoir ensemble tout le processus et ce qui reste à faire. Selon le représentant de Béjaïa, toutes les questions ont été réglées. Il reste juste la question de la traduction des agents commanditaires des assassinats en Kabylie devant le tribunal civil. Concernant le point relatif à la définition du statut de martyr et des indemnités qui en découlent, l'interlocuteur affirme que les familles ont commencé à déposer les dossiers. Interrogé par ailleurs sur la question de l'officialisation de tamazight qui a fait l'objet d'une vive polémique au lendemain du discours du président de la République qu'il avait prononcé à Constantine, le représentant a tenu à lever les ambiguïtés sur ce point en affirmant que cette question est réglée. «Si on analyse bien le discours du président, on constate qu'il n'a pas exclu l'officialisation de tamazight à l'avenir», argumente-t-il. Et d'ajouter: «Le président avait déclaré que l'arabe est la langue officielle». Il est tout à fait clair que le mouvement, explique-t-il, n'exige pas l'officialisation de la langue dès aujourd'hui, mais le plus important c'est d'obtenir l'engagement du gouvernement à la concrétiser dans l'avenir. Jusqu'à présent le mouvement citoyen est satisfait du comportement du gouvernement qui contribue réellement à l'application des revendications. L'ouverture de l'institut de Ben Aknoun pour la formation des enseignants en langue tamazight, l'introduction de tamazight dans le programme pédagogique et la diffusion des programmes en langue tamazight sur les trois chaînes télévisées, sont autant d'actions qui démontrent la bonne intention du gouvernement à parachever le processus de dialogue avec les archs et surtout se réconcilier avec la Kabylie, une région rebelle. D'autant plus, l'organisation des élections partielles le 24 novembre dernier traduit l'entière disponibilité du gouvernement à contribuer pour rétablir la paix et la stabilité dans cette région. Le gouvernement Ahmed Ouyahia a évidemment réussi à relever le défi et à regagner la confiance des Kabyles. Cinq ans après les événements noirs, la Kabylie pourra enfin se réconcilier avec le pouvoir. Même si les archs refusent toujours le retour de la gendarmerie dans la région, cela ne va pas compromettre ce qui a été construit depuis presque deux ans. De toute façon, l'Etat s'est engagé à prendre en charge la question de la sécurité.