La construction de 2500 logements dans les territoires palestiniens occupés (Cisjordanie et Jérusalem-Est) ont été autorisés par Israël depuis l'investiture de Trump, il y a une semaine Israël a annoncé lundi la construction de 566 logements dans trois quartiers d'El-Qods occupé. Le lendemain, il a donné son feu vert à l'implantation de 2500 logements de colonisation en Cisjordanie occupée, la plus importante annonce du genre depuis des années. Plusieurs pays et organisation internationales ont exprimé leur vive préoccupation après l'annonce de la construction de nouvelles colonies israéliennes dans les territoires palestiniens occupés, condamnant ces actions unilatérales qui constituent une «grave menace» pour la solution à deux Etats. Ces annonces interviennent un mois après l'adoption d'une résolution de l'ONU (2334) condamnant les colonies israéliennes. La résolution exhorte Israël à «cesser immédiatement toute activité de colonisation en territoire palestinien occupé, dont El-Qods», et affirme que les colonies «n'ont pas de valeur juridique» et sont «dangereuses pour la viabilité d'une solution à deux Etats». Pour la première fois depuis 1979, les Etats-Unis n'ont pas mis leur veto à ce texte, adopté par les 14 membres du Conseil de sécurité de l'ONU. Aussitôt annoncé, le nouveau projet israélien a suscité la colère des Palestiniens qui ont réclamé une action «immédiate» de la communauté internationale. «La communauté internationale doit immédiatement réclamer des comptes à Israël», a déclaré Saëb Erakat, responsable au sein de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP). Les autorités d'occupation israéliennes ont été enhardies «par ce qu'elles considèrent comme les encouragements du président américain Donald Trump», a affirmé Saëb Erakat. Pour sa part, Nabil Abou Roudeina, porte-parole de la présidence palestinienne, a appelé le Conseil de sécurité de l'ONU à «agir» face à la décision israélienne. «La décision israélienne est un défi lancé au Conseil de sécurité, surtout après son récent vote qui affirme l'illégalité des colonies», a dénoncé le porte-parole avant d'ajouter: «Nous exigeons que le Conseil de sécurité agisse conformément à cette résolution afin de stopper le gouvernement extrémiste israélien qui détruit toute possibilité de parvenir à une solution à deux Etats». A l'étranger, les Nations unies ont dénoncé les récentes mesures annoncées par l'occupant israélien pour accélérer la colonisation dans les territoires occupés, soulignant que ces «actions unilatérales» font obstacle à une solution à deux Etats. «Pour le secrétaire général (Antonio Guterres) il n'y a pas d'alternative à une solution à deux Etats», a déclaré le porte-parole des Nations unies Stéphane Dujarric. «A cet égard, a-t-il ajouté, toute décision unilatérale qui peut faire obstacle à l'objectif des deux Etats inquiète fortement le secrétaire général». Par la voix de son porte-parole Romain Nadal, le Quai d'Orsay en France, a condamné lundi les nouveaux plans de construction israéliens y voyant «une menace grave pour la solution à deux Etats». De son côté, le gouvernement britannique a, par le biais de son ministre chargé de l'Afrique du Nord et du Moyen-Orient, Tobias Ellwood, souligné que le Royaume-Uni avait toujours considéré les colonies construites sur le territoire palestinien occupé comme étant «illégales, contraires au droit international et un obstacle à une solution à deux Etats». De ce fait, le Royaume-Uni condamne la dernière annonce, a-t-il ajouté, réaffirmant le soutien de Londres à «un accord de paix négocié» qui reconnaît un Etat palestinien «viable et souverain». La décision des autorités israéliennes de construire de nouveaux logements en Palestine occupée «met gravement en danger la possibilité d'une solution à deux Etats», a dénoncé, pour sa part, la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini. L'UE a regretté, à ce titre, l'expansion continue des colonies israéliennes malgré les mises en garde de la communauté internationale, soulignant que cette politique de colonisation «est illégale au regard du droit international». Selon les services de Mme Mogherini, la colonisation constitue un obstacle à la paix comme souligné dans la résolution 2334 du Conseil de sécurité sur le conflit israélo-palestinien.