Par son vote en faveur de l'arrêt de la colonisation israélienne dans les Territoires palestiniens occupés, l'ONU rappelle le droit international au bénéfice, cette fois, des plus faibles : la création par Israël de colonies de peuplement dans les Territoires palestiniens occupés depuis 1967, y compris El Qods-Est, n'a aucun fondement légal. La communauté internationale affirme ainsi son ferme rejet du projet fou de «grand Israël», absorbant les Territoires palestiniens occupés depuis 1967, porté par la droite et l'extrême droite israéliennes. La résolution 2334 adoptée vendredi par l'ONU s'inscrit dans la lignée de résolutions précédentes, notamment la résolution 465 de 1980, qui hélas n'ont jamais pu entraver durablement la colonisation. L'adoption de cette résolution n'aurait pas été possible sans l'inattendu soutien des Etats-Unis. Dans un renversement de sa position habituelle sur ce dossier, Washington s'est abstenu au lieu de mettre son veto. Les 14 autres membres du Conseil ont eux voté en faveur de ce texte qui exhorte Israël à «cesser immédiatement et complètement toute activité de colonisation en Territoire palestinien occupé, dont El Qods-Est». Expliquant la position de son pays, le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, a indiqué que son pays ne «pouvait en toute bonne conscience faire obstacle à une résolution de l'ONU qui précise clairement que les deux parties doivent agir maintenant pour préserver la possibilité de paix». Le chef de la diplomatie américaine a indiqué, en outre, que la solution à deux Etats était «le seul moyen de parvenir à une paix durable» au Moyen-Orient. «Aujourd'hui les Etats-Unis ont un objectif primordial : préserver la possibilité d'une solution à deux Etats» au Moyen-Orient, a déclaré John Kerry. Le chef de la diplomatie américaine a, à ce propos, relevé que les Administrations américaines successives ont convenu que la solution à deux Etats était «le seul moyen de parvenir à une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens». Il a ajouté que l'avenir du Moyen-Orient est «menacé actuellement par les mesures sans précédent pour étendre la construction des colonies menée par les opposants à la solution à deux Etats». Basculement américain De son côté, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a saisi cette opportunité pour encourager les dirigeants israéliens et palestiniens à travailler avec la communauté internationale pour créer un environnement propice à un retour à des négociations sérieuses. Pour M. Ban, la résolution 2334 de 2016 portant «sur la situation au Proche-Orient, y compris la question palestinienne» représente une «étape importante, mettant en lumière le rôle de meneur si nécessaire du Conseil et les efforts collectifs de la communauté internationale pour confirmer à nouveau que la vision (d'une solution à) deux Etats est toujours réalisable». Les Palestiniens ont, dans leur grande majorité, accueilli favorablement le vote du Conseil de sécurité. Pour Nabil Abou Roudeina, porte-parole de la présidence palestinienne, la résolution réclamant l'arrêt de la colonisation israélienne adoptée par le Conseil de sécurité de l'ONU représente «un camouflet» pour Israël. «Il s'agit d'une condamnation internationale unanime de la colonisation et d'un fort soutien à une solution à deux Etats», a-t-il ajouté, peu après le vote de la résolution. Même son de cloche chez le n°2 de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), Saëb Erakat, qui qualifie le vote du Conseil de sécurité de l'ONU de «jour historique» et de «victoire (...) du droit international» «C'est un message clair et unanime de la communauté internationale dans son ensemble à (Premier ministre israélien) Netanyahu : ‘‘Votre politique n'apportera la paix et la sécurité ni à Israël ni à toute la région''», a poursuivi M. Erakat. «La seule voie pour la paix est la naissance d'un Etat palestinien indépendant, et c'est sur cela que s'est entendue la communauté internationale aujourd'hui au Conseil de sécurité», a-t-il ajouté Reste à espérer maintenant que la communauté internationale passera très vite de la parole aux actes.