Tout en affirmant que le dinar a été dévalué pour assurer un rôle d'amortisseur du choc induit par la chute des prix du pétrole, Benbelkacem reconnaît que la monnaie nationale reste encore surévaluée. Les réserves de changes de l'Algérie se situent, désormais, à 114 milliards de dollars. Elles accusent une baisse de quelque 30 milliards de dollars sur une période d'une année. C'est le le vice-gouverneur de la Banque d'Algérie, Djamel Benbelkacem, qui l'a affirmé hier sur les ondes de la Chaîne 3. Toutefois, ce chiffre ne signifie pas que l'Algérie est en crise financière, a-t-il précisé. «l'Algérie n'est pas en butte à une crise financière, cependant, la baisse des cours des hydrocarbures s'est soldée par un énorme impact sur l'économie [...] mais les politiques économiques, durant les années 2000, ont permis de constituer des réserves de changes assez importantes pour permettre de réduire le choc d'une récession». Pour conforter ses propos, Benbelkacem a signalé qu'en 2015, il n'y a pas eu de diminution «significative» des dépenses publiques et qu'en 2016, le déficit budgétaire aura été beaucoup moins important grâce aux efforts de consolidation budgétaire fournis par le gouvernement. En matière de volume des importations de biens, évalué entre 56 et 57 milliards de dollars, Benbelkacem a indiqué que «ce niveau a chuté de 7 à 8 milliards de dollars pour s'établir à 49 milliards». «Ce sont ces baisses qui ont permis de rendre moins important le déficit du budget de l'Etat, par rapport à celui de 2015», a-t-il noté. Djamel Benbelkacem estime, en outre, que sur les trois années à venir, le pays restera confronté à deux défis principalement, dont le premier concerne l'ajustement pour maintenir la balance des paiements en équilibre puisque nous dépensons plus que nous produisons et le second défi consiste, «paradoxalement, à ne pas trop ajuster, afin que la dépense publique ne «diminue pas trop et n'ait pas un impact négatif sur l'activité économique, la croissance et l'emploi». Cette démarche vise, selon lui, à «favoriser le moteur de la croissance, en accordant la priorité à l'investissement, qui est à la hausse, engendrant une croissance économique de 3,8%, en 2015. Des chiffres qui seront certainement les mêmes en 2016». Par ailleurs, le vice-gouverneur de la Banque d'Algérie a déclaré que la valeur du dinar a reculé de 20% à 22% en 2015 et que, en 2016, la baisse se situe «autour de 3%» et pour expliquer le pourquoi de cette baisse, il a indiqué que «les monnaies de nos partenaires ont toutes été dépréciées par rapport au dollar», affirmant que certains pays: la Russie, la Turquie ou la Norvège ont connu une baisse importante de la valeur de leur monnaie qui va jusqu'à 50% comme pour le rouble russe. Il a également indiqué que cette dépréciation a été faite sciemment dans l'objectif d'«adapter les ressources aux dépenses» et de parer au choc induit par la chute des prix du pétrole. «Nous considérons, à la BA, que le dinar a joué son rôle de premier amortisseur. Mais il ne faut que ce soit la seule variable d'ajustement car il y a d'autres variables qu'il faut mettre en oeuvre pour pouvoir ajuster notre économie, notamment la consolidation budgétaire par exemple»,a-t-il recommandé. S'agissant de la valeur réelle du dinar, Benbelkacem a fait savoir qu'il est encore surévalué aux yeux des institutions internationales comme le FMI.«Nous raisonnons sur le moyen terme. L'on veut arriver à une valeur du dinar stable, mais pas de manière conjoncturelle», explique-t-il néanmoins, niant l'éventualité que la dépréciation de la monnaie nationale est à l'origine de l'inflation enregistrée.