Le gouverneur de la Banque d'Algérie juge, cependant, le niveau de réserves de change appréciable, malgré la forte baisse, d'autant que le niveau de la dette extérieure de l'Algérie (3,3 milliards de dollars) est très bas. Les réserves de change ont fortement décliné en 2016. Elles ont atteint 114,1 milliards de dollars à fin décembre 2016 contre 121,9 milliards de dollars à fin septembre de la même année et 144 milliards de dollars à fin décembre 2015 a indiqué, hier le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Loukal, qui a fait exposé à l'Assemblée populaire nationale (APN) devant un hémicycle quasiment vide, sur les évolutions économiques et monétaires en 2015 et les éléments de tendances des neufs premiers mois de l'année 2016. Les réserves de change ont ainsi baissé de 29,9 milliards de dollars en une année. Le gouverneur de la Banque d'Algérie juge, cependant, le niveau de réserves de change appréciable, malgré la forte baisse, d'autant que le niveau de la dette extérieure de l'Algérie (3,3 milliards de dollars) est très bas. Pour rappel, le Premier ministre avant indiqué l'année dernière que les réserves de change ne baisseront pas sous 100 milliards de dollars "quelles qu'en soient les circonstances". À ce rythme il serait difficile pour le Premier ministre de tenir sin engagement. Evoquant le taux de change, M. Loukal a relevé que la baisse du prix du pétrole, le niveau élevé des dépenses publiques et l'élargissement du différentiel d'inflation entre l'Algérie et ses principaux partenaires commerciaux a conduit à la dépréciation du dinar d'environ 20% par rapport au dollars et de 3,8% par rapport à l'euro en 2015. Durant le premier semestre 2016, le dinar s'est déprécié de 2,94% par rapport au dollar américain qui a connu une forte hausse et de 4,64% par rapport l'euro. Pour le gouverneur de la Banque d'Algérie le taux de change a joué dans une large mesure son rôle d'amortisseur de chocs externes. Néanmoins, indique M. Loukal, "cette situation a des limites et elle ne peut pas contenir d'une manière durable les conséquences de la faiblesse des prix du pétrole sur l'économie". Le gouverneur de la Banque d'Algérie a indiqué qu'à partir du troisième trimestre de l'année dernier le taux de change du dinar a connu par rapport au dollar américain une stabilité palpable. Le cours du dinar au mois de mai 2016 affichait 110 dinars pour un dollar. À fin décembre de la même année le dinar valait 110,5 DA pour un dollar. Par à l'euro, le dinar s'est relativement apprécié passant de 124,1 dinars pour un euro au mois d'avril à 123,26 dinars pour un euro au début du mois de juin, pour terminer l'année 2016 à 116,3 dinars pour un euro. Concernant les finances publiques, elles ont été fortement impactées de la chute des prix du pétrole. La baisse de la fiscalité pétrolière et la hausse des dépenses publiques ont conduit au creusement du déficit budgétaire et l'érosion des ressources du Fonds de régulation des recettes (FRR). Les recettes de la fiscalité pétrolière ont baissé à 2 373,5 milliards de dinars en 2015, contre 3 388,4 milliards de dinars en 2014, au moment où les dépenses publiques ont augmenté de 6 995 milliards de dinars en 2014 à 7 656 milliards de dinars en 2015, soit une hausse de 9,4%. Le solde global du Trésor s'est détérioré en 2015 pour atteindre un déficit record de 2 621 milliards de dinars, soit 15,8% du produit intérieur brut. Cet important déficit a été financé essentiellement par les prélèvements sur l'encours du Fonds de régulation des recettes. Cet encours qui était 4 480 milliards de dinars en 2014 s'était établi à 2 000 milliards de dinars à fin 2015, soit une diminution de 53% en une année. Le gouverneur de la banque d'Algérie évoque la poursuite de la baisse de l'encours du Fonds de régulation des recettes qui a atteint son niveau minimum réglementaire soit 740 milliards de dinars dès le mois de février 2016. M. Loukal évoque la nécessité d'une consolidation budgétaire pour assurer la viabilité des finances publiques. Concernant la situation monétaire, le gouverneur de la Banque d'Algérie évoque une augmentation de la part relative de la monnaie fiduciaire à 32,3% à septembre 2016, contre 30% à fin 2015 et 26,7 % à fin 2014. Cette composante de la masse monétaire M2 (la monnaie fiduciaire en circulation, les dépôts à vue et plus les dépôts à terme) constituée essentiellement de l'épargne financière des ménages thésaurisé et les billets en circulation dans l'économie parallèle appelle à plus d'efforts en terme de collecte de ressources par les banques. Meziane Rabhi