Ce colloque rejoint les consignes énoncées par le chef de l'Etat. Du colloque international sur l'habitat, le conseil national de l'Ordre des architectes sort avec une série de recommandations, dont de nouveaux dispositifs propres au financement du logement social locatif et une meilleure prise en charge de la problématique du foncier. Ce colloque, qui intervient à la veille de la construction d'un million de logements, rejoint également les consignes énoncées par le chef de l'Etat quant à la prise en charge de l'aléa sismique avec une politique de construction qui privilégie la valorisation aussi bien du foncier urbain qu'une utilisation pertinente de l'espace à construire à l'échelle du pays, selon une vision de développement durable du territoire. Le colloque placé sous le haut patronage de Son Excellence, M. le président de la République, voit le conseil national de l'Ordre des architectes retrouver ses lettres de noblesse, avec notamment de plus grandes prérogatives attribuées à l'architecte, dont la réhabilitation, la consolidation et l'élargissement des missions et des prérogatives du conseil de l'Ordre, mais aussi la libéralisation et la professionnalisation des métiers d'aménageurs fonciers et mise en place d'un cadre permanent de régulation des opérations foncières, notamment des opérations de remboursement et de contrôle de l'urbanisme. Aussi, et surtout, la consolidation des missions de maîtrise d'ouvrage et de maîtrise d'oeuvre urbaine en vue d'assurer une meilleure mise en oeuvre des instruments d'aménagement et d'urbanisme. D'autre part, et pour ce qui est de la mise en place de cadres de concertation organisés et pérennes entre les acteurs, les promoteurs et les usagers du cadre urbain en tant que bien commun de la collectivité, une importance toute particulière est donnée à la participation active des spécialistes de l'architecture et de l'urbanisme et ce, dans le but d'assurer une meilleure intégration et la promotion des spécificités locales et régionales. Avec à la clé la mise en place d'un observatoire de l'habitat et de l'urbanisme qui aura pour mission première de mener des études technico-commerciales sur l'évolution du marché de l'immobilier dans le pays et de la définition des paramètres de composition et de définition du mètre carré de référence du logement social sous ses différentes formes de promotion. Toutes les recommandations de ce colloque professionnel oeuvrent en synergie pour la réalisation du million de logements retenue dans le programme quinquennal du chef de l'Etat. Son intitulé a été justement: «Réalisation d'un million de logements : vivre mieux, vivre autrement». Un million de logements où le «social locatif» semble se tailler la part du lion; avec une mise en place d'instruments fiscaux et fonciers d'incitation et d'aide à la construction de logements destinés au plus grand nombre, et l'implication directe des promoteurs aussi bien privés que publics dans le financement et la prise en charge sérieuse de la réalisation des logements en question. Est retenue au chapitre du financement «la révision de la grille des honoraires des missions de maîtrise d'ouvrage et tout particulièrement celle relative à la maîtrise d'oeuvre de manière périodique en tenant compte des évolutions du marché en rapport aux exigences de qualité et de sécurité des opérations». Comme est relevée la réduction des interventions directes de l'Etat et des pouvoirs publics dans les segments de promotion des logements sociaux et des aides directes en numéraires. Il apparaît néanmoins que le LSP ou logement social participatif jouit désormais d'une valorisation particulière à travers certaines dispositions clés tel le montage financier pouvant allier promoteurs privés et publics, ce qui assurément ne fera que réduire conséquemment la ségrégation dont a fait l'objet jusque-là ce type de logements. L'autre concept qui émerge à la suite de ce colloque est celui de la gestion de la copropriété remis au goût du jour par l'Aadl. Il s'agit en fait de créer des organismes de gestion immobilière privés ou publics qui se verront «obligés d'intervenir sur les parties communes des immeubles» dont la réalisation aura préalablement obéi à des certificat de conformité de construction. Comme est prévu un fonds spécial d'aide aux travaux de réhabilitation immobilière des biens publics et privés. En parallèle à tout cet arsenal juridique et normatif déployé, le secteur de la formation professionnelle est de son côté, appelé à la rescousse et fera l'objet d'une mise en cohérence en rapport avec les exigences du marché de l'emploi et spécialement, en ce qui concerne les besoins et les qualifications futures du secteur de la construction. Est déjà mise en branle l'élaboration de textes régissant les fonctions de maîtrise d'ouvrage publique et la codification de son intervention avec précision des missions et prérogatives. Alors qu'un livre blanc sur l'état de l'urbanisme et sur la production architecturale des 40 dernières années établira sans complaisance les différents bilans et en tirera les enseignements nécessaires.