près de 600 logements risquent d'être démolis avant même qu'ils ne soient livrés. La session ordinaire de l'Assemblée populaire de la wilaya d'Oran qui s'ouvrira aujourd'hui risque de connaître des débats houleux en raison de l'importance de son ordre du jour. Des sources ont annoncé que des élus du FLN et du mouvement El Islah sont décidés à donner un coup de pied dans la fourmilière. «Nous allons faire la lumière sur des marchés publics douteux et sur la gestion du patrimoine foncier de la wilaya», dira un élu de la parti du FLN. Plusieurs élus n'hésitent pas à révéler que l'affaire des immeubles construits dans la localité de Khemisti sans le respect des normes parasismiques imposées depuis le séisme de Boumerdès risque de constituer un gros scandale qu'il sera difficile de taire. La presse locale avait, il y a quelques jours, avancé le chiffre de près de 600 logements qui risquent d'être démolis avant même qu'ils ne soient livrés car, présentant de graves et dangereux manquements dans les règles de construction. Le wali qui avait été interpellé sur cette affaire avait annoncé qu'une commission d'enquête planchait sur celle-ci et que s'il y a des manquements leurs auteurs seront présentés à la justice. Même l'APW s'en était mêlée en dépêchant sur les lieux une commission qui avait enquêté auprès de la Dlep, du CTC et de certains entrepreneurs. Certains élus interrogés sur l'affaire avaient confirmé l'enquête et évoqué des menaces proférées par certains entrepreneurs à l'encontre de membres de l'APW qui s'étaient déplacés sur les lieux du chantier pour prendre des photos. Cette affaire risque de prendre une large part des travaux de la session qui sera consacrée aussi au dossier du foncier agricole devenu ces derniers temps le sujet de prédilection du Tout-Oran. Ainsi, déprogrammé à plusieurs reprises de l'ordre du jour, ce dossier s'est pour cette fois imposé. La volonté affichée par les pouvoirs publics de faire toute la lumière sur les dilapidations enregistrées, y est pour beaucoup. Des élus du mouvement El Islah ont annoncé qu'ils ont préparé un solide dossier pour prouver qu'Oran a été ruiné. «Nous avons toutes les preuves pour affirmer que la saignée a pris des proportions dangereuses depuis 2001», dira un élu qui expliquera que par le passé, le sujet a été déprogrammé en raison du manque de preuves qui se sont aujourd'hui accumulées. Les autres sujets susceptibles de susciter des débats assez soutenus, sont le transfert du marché de gros de fruits et légumes vers Bir El Djir, la campagne de réhabilitation du cadre de la wilaya et le logement social qui constitue toujours une source d'appréhension pour les élus locaux qui ne savent plus comment accéder aux demandes des daïras pour établir les listes des bénéficiaires. Plusieurs logements ont été réalisés mais n'ont, à ce jour, jamais été distribués. L'opération étant le plus souvent sujet à contestation de la part des citoyens. l'affaire d'une résidence de la wilaya actuellement occupée par un ex-responsable révoqué figure dans l'ordre du jour des divers de cette session. Il s'agit d'une résidence, bien de l'Etat, qui a été attribuée à un ancien responsable alors qu'il était en poste à Oran. Après sa mutation, il continua d'occuper cette villa. Interrogé, le président de l'APW avait déclaré à certains élus que c'est l'ancien wali qui avait signé un document justifiant le désistement au profit de cet ex-responsable. Ce n'est pas sur la base d'une délibération de l'APW, mais c'est un document établi par l'ancien wali qui lui permet d'occuper toujours ce bien qui ne lui appartient pas.