Une vue de Annaba Rien ne semble attitrer l'attention de l'électorat ou même sa curiosité à Annaba où l'impact de la crise économique a eu le dessus sur l'activité politique. Les élections se suivent et se ressemblent pour les Annabis. Les candidats aspirant à briguer un mandat pour l'échéance du 4 mai 2017, sont les mêmes. Des noms connus, mais insignifiants pour une population blasée des promesses non tenues. Le processus c'est qu'on n'est pas sortis de l'auberge, quant on considère l'indifférence des Annabis à l'égard de cet événement politique. Le poids de la crise économique semble peser sur l'électorat plus que le processus électoral lui même. Pour preuve, l'agitation des partis politiques n'a suscité aucun intérêt populaire, en dépit des efforts déployés par certains partis. Pour ce qui est du vieux parti, le FLN en l'occurrence, la situation est tout autre. En l'absence d'un vrai programme, il fait de son soutien au président Abdelaziz Bouteflika son cheval de bataille, cette formule magique pour une campagne électorale au résultat déjà connu. Sur ce dernier point, le fils du FLN et sénateur Laïd Hadji, a fait savoir que le parti ouvre les portes à toutes les couches sociales. Depuis le lancement de l'opération, le 16 janvier, les 27 kasmas que compte la wilaya d'Annaba ont été prises d'assaut par les militants, encouragés par le discours du secrétaire général, Djamel Ould Abbès, pour qui «toutes les franges de la société doivent être représentées». A Annaba, bien que l'opération semble répondre aux directives du SG du FLN, Djamel Ould Abbès, la réalité est toute autre. Hormis quelques nouveaux visages, le moins que l'on puisse dire d'eux, méconnus sur la scène locale, la totalité des candidats est constituée d'actuels ministres, parlementaires, ex-élus ou élus encore en exercice de leur mandature. C'est ce qui a été retenu dans l'opération de dépôt des dossiers de candidature, pour les législatives prévues le 4 mai 2017. Sur la qualité de la candidature et celle de ceux qui ambitionnent à cette échéance, notre interlocuteur a fait savoir qu'«il y a des candidats de haut niveau et du niveau de terminale. Le parti est ouvert à toutes les couches sociales». Interrogé sur la candidature d'un gardien de parking, «nous n'avons pas le droit d'éliminer ou d'interdire à quiconque de se porter candidat. S'agissant du gardien de parking, c'est un chômeur qui a le niveau de terminale», devait préciser Laïd Hadji. Par ailleurs, le sénateur a fait savoir que «jusqu'au 30 janvier, jour de clôture des dépôts de dossiers, 141 dossiers de candidature dont 102 femmes, ont été remis par les 27 kasmas de la mouhafada de la wilaya d'Annaba». Parmi les candidats aux élections législatives, l'homme d'affaires et vice-président du Parlement Bahaeddine Tliba et Brahmia Mohamed Chérif font partie de la liste des candidats, des membres du comité central, l'ex-P/APW et actuel mouhafedh Zarouel Hamidani, appelé à occuper l'une des quatre premières places, Farida Laâzli et l'avocate Farida Kadi. Par ailleurs et après une longue éclipse, l'ex-mouhafedh, Salah Zitouni, a réapparu sur la scène partisane en présentant sa candidature. La tentation de se voir reconduit à la tête des APC s'est fait sentir chez plusieurs élus actuels, comme Farid Merabet, Nacer Ben Ali, respectivement P/APC d'Annaba et de Berrahal. Pour ces deux derniers, certaines indiscrétions font état d'une candidature motivée par le «vouloir» achever le programme de développement de leurs communes. Quant aux places de leaders sur les listes électorales du FLN, le sénateur Laïd Hadji a estimé que seule la tutelle est en mesure de décider. Avançant pour critère «une personnalité politique», sans le dire ouvertement, notre interlocuteur a laissé entendre que le choix du candidat devant être placé en tête de liste se jouera entre le parlementaire Bahaeddine Tliba et Boudjema Talai, ministre des Travaux publics et des Transports, si le chef de l'Etat, tranchera en faveur de la candidature des ministres. Au moment où le dossier des candidatures a été ficelé par le FLN, le dépôt de celui des partis de la coalition des islamiste à Annaba, le FJD (Front pour la justice et le développement) et Ennahda vient d'être prolongé jusqu'au 14 février, apprend-on auprès de Aïssa Amrouci, président du conseil de consultation de la wilaya d'Annaba. Même situation retenue pour le RND (Rassemblement national démocratique), dont l'opération de retrait des formulaires et de dépôt des dossiers de candidatures ont été reconduits jusqu'au 20 du mois en cours. En tout cas, si toutes les formations politiques à Annaba s'attellent à mettre en place les listes de leurs candidats, pour convaincre une fois de plus le corps électoral à accomplir son devoir constitutionnel, le jour J, l'événement ne semble pas, du moins pour l'instant attitrer l'attention de l'électorat ou même sa curiosité à Annaba. Car l'impact de la crise économique sur le pouvoir d'achat a eu le dessus sur l'activité politique, dont on ne parle presque plus.