Ça bouge sur le terrain de la politique locale à Annaba. Ce que confirme la menace exprimée verbalement ou à travers des communiqués adressés aux autorités civiles et militaires ainsi qu'aux représentants des médias. A l'origine de cette menace, le lancement non-officiel de la campagne électorale pour les législatives, par le FLN depuis plusieurs semaines. L'initiateur n'est autre que Tliba BahaEddine le député de ce parti. Bien que la liste des candidats n'ait pas été révélée à ce jour, tout a été fait par le parti de Oueld Abbas à Annaba pour que les citoyens apprennent que la tête de liste FLN n'est autre que Tliba et que les autres candidats sont tels ou tels autres noms proches de sa famille et de ses amis. Ce député installé début 2012 à Annaba, a pratiquement inondé les 12 communes de la wilaya de banderoles portant sigle FLN et son portrait aux côtés de celui du président de la République. Particulièrement dans la ville chef-lieu de wilaya Annaba qu'il semble gérer lui-même au gré de ses caprices et de sa volonté. Ces banderoles sont visibles sous les passerelles existantes sur la RN 44 route El-Hadjar, tout autour des gradins et tribunes du stade du 19 mai, sur le fronton du marché aux puces El-Hattab et dans bien d'autres lieux comme le Cours de la Révolution. . Outre les mentions de la qualité de «bienfaiteur de la wilaya» qu'il s'adjuge, ce personnage n'hésite pas à fouler au pied toutes les lois de la République. Transfuge d'un autre parti politique, il appelle d'une manière directe et indirecte, les citoyens à voter pour lui, c'est-à-dire pour un second mandat. Ce qui a fait réagir des partis politiques. Celui de Abdallah Djaballah, le Parti de la Justice et du Développement «Adala» a été le précurseur des communiqués officiels dénonçant cette pratique et surtout le silence assourdissant des autorités civiles et militaires de la wilaya. D'autres partis politiques comme le PT, FFS, le RCD, Taliet El-Houriat de Benflis devraient suivre le mouvement de protestation dans les prochains jours. «Nous continuons de traîner des démons et à chérir nos vieilles habitudes du laisser-faire, laisser aller. Assez de mensonges des politiciens. Tliba en utilise à l'excès. Il bombarde déjà les populations de promesses, en leur faisant miroiter les délices et les plaisirs d'un Eldorado imaginaire. Mais quand l'espoir s'épuise au fil des promesses non tenues, il ne reste plus que la révolte des gens. Et c'est ce que nous appréhendons avec cette campagne électorale que Tliba a entamé bien avant que le président de la République en fasse l'annonce», a affirmé un père de famille. Un autre a parlé de la misère des populations qui ne mangent plus à leur faim. «Nous sommes désarmés devant la maladie, privées du rêve de changer les couleurs d'une vie lugubre. Le présent est inconsistant ou inexistant. Le futur est indéterminé en l'absence d'une quelconque perspective. La jeunesse est déboussolée». Pour notre interlocuteur la quarantaine, confronté au chômage depuis des années, la mesure est comble. Son avis est partagé par plusieurs militants de divers partis politiques véritablement excédés par la tendance au mépris des lois appliquée par le FLN à Annaba. «C'est simple, nous allons également colorer toute la wilaya aux couleurs de notre parti politique. Nous ferons appel à nos militants et nos cadres. Il est étonnant que les autorités civiles et militaires n'interviennent pas pour mettre un terme à cette anarchie fomentée par un des cadres du FLN. Il y a des valeurs nationales que chacun doit obligatoirement respecter» estime le responsable du secrétariat à Annaba du parti Adala.