Djamel Ould Abbès avec le bureau politique du FLN Il instruit les mouhafedhs d'ouvrir les listes du parti pour les élections prochaines aux dissidents et adversaires de son prédécesseur. Le style Ould Abbès à la tête du FLN se confirme. Le nouveau patron du FLN a affiché sa volonté politique de combattre le phénomène de la «chkara», hérité de l'ère de Abdelaziz Belkhadem, en mettant sous la loupe tous les anciens et les nouveaux mouhafedhs, désignés par ses deux prédécesseurs. Les indélicats ou tricheurs parmi eux «sont menacés clairement d'être débarqués du parti sans passer par la commission de discipline s'ils persistent à reconduire leurs anciennes pratiques lors des prochaines échéances». Il n'a de cesse de réitérer sa volonté de combattre la «chkara», en annonçant à chacune de ses sorties que «ceux qui veulent se présenter aux prochaines élections législatives ne doivent pas compter sur la «chkara»». Outre son intention de mettre fin au phénomène de la «chkara» qui fait partie des moeurs politiques algériennes, ancrées durablement dans la scène électorale, Ould Abbès veut que la base ait voix au chapitre lors des élections prochaines. Ainsi, il a officiellement promis de confier l'opération relative à l'examen, au classement des dossiers de candidatures, puis au classement des candidats dans les listes pour le scrutin des législatives d'avril 2017 et les élections locales au mois d'octobre de la même année aux mouhafedhs et chefs de kasmas. Cependant, d'après plusieurs mouhafedhs, le dernier mot relatif à la validation de ces listes revient au secrétaire général, notamment concernant les législatives. Durant la première séance de la série de rencontres avec les mouhafedhs, entamée jeudi dernier, chaque wilaya a eu droit à une audience à part. Les discussions tenues lors de ces rencontres d'écoute sont axées sur la situation organique et politique du parti au niveau de chaque wilaya, notamment concernant ses relations avec l'administrations et les autres partis politiques. Dans ses orientations aux mouhafedhs, le secrétaire général du FLN a insisté sur «la nécessité d'étendre et de concrétiser au niveau local la stratégie de réconciliation ou l'ouverture des portes du parti aux dissidents et adversaires de Saâdani, prônée au niveau national». Il est question d'aller aux législatives en rangs unis, donc sans la concurrence des listes parallèles comme auparavant. Il a recommandé également à ses hôtes de «se lancer d'ores et déjà dans l'aréne de la campagne électorale». Cependant, selon une source au sein du parti, «des conflits minent les structures locales du parti à la veille des échéances électorales prochaines». «Certains mouhafedhs n'ont pas hésité à relever arbitrairement de leurs postes des chefs de kasma, en foulant aux pieds les statuts et le règlement intérieur du parti. D'autres responsables locaux ferment les portes des structures locales en refusant de distribuer des cartes d'adhésion aux militants», note-t-on. Récemment, Ould Abbès a annoncé également «la fin des cooptations de la direction centrale», puisque affirme-t-il «toute candidature aux élections doit émaner de la base du parti». «Etre mouhafedh, membre du comité central ou membre du bureau politique ne permet pas de devenir automatiquement candidat. Celui qui veut se présenter doit revenir vers la base. On n'a pas de supermilitants! Je veille et je veillerai scrupuleusement au respect de la volonté des militants», avait-il appuyé. Ainsi Ould Abbès semble vouloir mettre un terme à certaines pratiques caractérisant le FLN, à savoir, tous les anciens et actuels ministres, députés et caciques du parti sont souvent imposés en pole position sur les listes de candidatures malgré les réticences de la base. D'ailleurs, selon quelques indiscrétions, une véritable guerre de tranchées oppose certains mouhafedhs à la direction du parti sur cette question, et cela a pris des proportions visibles. Par ailleurs, le secrétaire général du RND de son côté a affirmé que l'opération de confection des listes électorales sera prise en charge au niveau de la base par les coordinateurs de wilaya.