cette anarchie est en défaveur des agents immobiliers légaux. L'Union nationale des agences immobilières, lassée par l'anarchie qui règne dans ce secteur, invite toutes les agences à participer à l'assemblée générale du 18 mai prochain pour participer à l'élaboration d'une charte qui aidera à réglementer ce secteur et incitera toute personne activant dans ce secteur à se conformer à cette nouvelle organisation. Il est vrai que la profession des agences immobilières obéit à une seule obligation stipulée par l'article 2 du code de commerce, à savoir se munir d'un registre du commerce. Quant aux modalités de fonctionnement notamment en ce qui concerne le barème des honoraires des agents, elles sont régies par le marché immobilier seulement. Le problème majeur qui affecte cette profession consiste en l'incompétence de certains de ces acteurs, attestent les professionnels du secteur. Ces commerçants, comme nous les qualifions, ne se préoccupent que du gain, quant à la déontologie de la profession, elle ne les intéresse pas. Vu la complexité de ce secteur, ce dernier devrait être confié à des professionnels qui maîtrisent le domaine de l'immobilier ainsi que les lois qui le régissent. Ainsi donc, la tutelle, en l'occurrence le ministère du Commerce, est seul habilitée à poursuivre les agents immobiliers qui n'ont pas de registre du commerce. Une fois acquise, la fonction d'agent immobilier devient légale et n'obéit désormais à aucune autre obligation, sinon celle définie entre l'agent et l'opérateur. «Nous comptons actuellement entre 1500 à 1600 agences immobilières qui activent légalement mais il reste des centaines qui activent dans la clandestinité», se désole M.Aouidet, membre de l'Union nationale des agences immobilières (Unai). Il ne faut pas croire que cette anarchie soit en défaveur des agents immobiliers légaux. Bien au contraire, cette réalité les met dans une situation inconfortable du fait de cette concurrence déloyale et de l'étiquette d' «escroc» qu'on leur a collée. «Il faut codifier les usages de cette profession», s'accordent à dire les agents immobiliers. Des initiatives ont été prises par l'Unai dans l'optique de rehausser la valeur de cette profession et lui donner plus de crédibilité, notamment à travers le lancement de la formation au profit des jeunes bacheliers qui désirent se lancer dans ce domaine et ce, avec le concours du ministère de la Formation professionnelle. «Quatre promotions sont déjà sorties, et la formation se poursuit», dira M.Aouidat. Des formations de recyclage, qui englobent plusieurs aspects, notamment la fiscalité, la comptabilité, le bâtiment et le secrétariat, ont été initiées au profit des agents qui activent déjà dans ce secteur. Ce membre de l'union se montre très confiant quant à l'avenir de cette profession, notamment à travers la volonté des ces acteurs de se professionnaliser. «Les gens sont plus réceptifs à ce genre de formation, ce qui aide à développer ce secteur», explique-t-il. Il est vrai que la profession d'agent immobilier est condamnée à être développée compte tenu de la dynamique que connaît actuellement le secteur de l'habitat. Il y a certes une demande accrue en matière de logement, encore faut-il que les pouvoirs publics soient conscients et qu'ils affichent la volonté de prendre en charge ces besoins, notamment en initiant un projet de réalisation d'un million de logements, jamais initié depuis l'indépendance. Les établissements financiers ont adhéré à cette démarche à l'instar de la Cnep qui s'est convertie à sa première vocation, à savoir investir dans l'immobilier, ce qui donne de l'espoir aux gens en quête de logements. Toutes ces actions incitent les agents immobiliers à se professionnaliser et à se conformer à la loi et au règlement intérieur afin de préserver leur profession et lui donner une certaine authenticité.