La ministre tunisienne s'est dit intéressée par le modèle algérien pour le développement des énergies renouvelables. Le Comité bilatéral Energie algéro-tunisien a souligné lors des travaux de sa réunion périodique tenue avant à Alger, la nécessité d'optimiser les interconnexions électriques et d'améliorer l'approvisionnement des zones frontalières en énergie. Les discussions lors de cette réunion coprésidée par le ministre de l'Energie Noureddine Boutarfa et son homologue tunisienne, Héla Cheikhrouhou, ont porté sur l'état d'avancement et de développement des projets et des contrats en cours et sur les opportunités de coopération futures, selon un communiqué du ministère. Il a été notamment question d'optimiser davantage les capacités d'exploitation des interconnexions électriques entre les deux pays, d'examiner la possibilité d'augmenter le seuil de transit de l'énergie et de développer les échanges commerciaux d'électricité ainsi que les échanges d'expérience en matière de raccordement des régions isolées et frontalières en électricité et en gaz, précise la même source. Le Comité a d'ailleurs noté «avec satisfaction» le bon fonctionnement des lignes d'interconnexion électriques suite à la mise en service en 2014 de la ligne 400 kV Cheffia (Algérie)-Djendouba (Tunisie). Lors de cette rencontre, les deux parties ont également abordé les perspectives de coopération dans le domaine de la production des hydrocarbures et l'exploration dans des blocs libres du domaine minier dans les deux pays.Le groupe Sonatrach et la société tunisienne des activités pétrolières (Etap) avaient créé en 2003 une société algéro-tunisienne «Numhyd» qui active essentiellement dans l'exploration, la production du pétrole et du gaz en Algérie et en Tunisie. Il a été aussi question de l'approvisionnement de la Tunisie en produits pétroliers, notamment en gaz de pétrole liquéfié (GPL), mais aussi en gaz butane dans les villes frontalières. Dans ce sens, le Comité a noté le renouvellement des contrats d'approvisionnement de la Tunisie pour des quantités allant de 120.000 à 140.000 tonnes en GPL et 20.000 tonnes en butane. Concernant l'approvisionnement de la Tunisie en gaz naturel, le Comité a pris acte de l'augmentation des volumes de gaz exportés vers la Tunisie et qui a atteint les 2,5 Gm3 à partir de janvier 2016.Le Comité a aussi demandé à actualiser et à approfondir l'étude d'exécution en vue d'alimenter la ville historique de Sakiet Sidi Youcef à partir du réseau de gaz algérien, ce qui constituera une première étape dans la concrétisation du projet d'approvisionner les villes frontalières tunisiennes en gaz naturel, est-il indiqué dans le communiqué. Les deux ministres se sont par ailleurs exprimés longuement sur la coopération et les échanges d'expérience en matière d'énergies renouvelables, d'efficacité énergétique et de formation qu'ils ont qualifiés d'«éléments nécessaires et porteurs de perspectives nouvelles» en termes de diversification des sources d'énergie, d'intégration nationale et d'emploi du génie local. A ce propos, le Comité a pris note des discussions entre l'Agence nationale pour la promotion et la rationalisation de l'utilisation de l'énergie (Aprue) et son équivalent tunisien, l'Agence nationale pour la maîtrise d'énergie (Anme), concernant la finalisation d'un accord de coopération dans l'efficacité énergétique et les a invités à le parapher à l'occasion de la tenue de la prochaine session de la grande commission mixte algéro-tunisienne prévue à Alger au courant de cette année. Lors de cette réunion, les deux parties ont qualifié les relations entre les deux pays, notamment dans le domaine énergétique, d'«exemplaires et de fructueuses». Le ministre de l'Energie Noureddine Boutarfa a rappelé que, «sur orientation du président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika, les efforts de coopération et d'échange d'expérience, notamment en matière énergétique vont se poursuivre et se densifier du fait des excellentes relations, confiantes et cordiales, que les deux pays frères ont toujours entretenues. M.Boutarfa a affirmé la disposition de l'Algérie, à travers la société Naftal, «à satisfaire toutes les demandes de la Tunisie (en GPL) et à augmenter les quantités approvisionnées». De son côté, la ministre tunisienne s'est dit intéressée par le modèle algérien pour le développement des énergies renouvelables d'autant que son pays aspire à la production de 30% de son énergie de sources renouvelables à l'horizon 2030. Pour rappel, le comité bilatéral Energie algéro-tunisien regroupe les représentants des ministères et des entreprises énergétiques des deux pays qui se réunissent périodiquement, alternativement à Alger et à Tunis.