Cinq années de prison ferme. Tel est le verdict prononcé, hier, par le tribunal criminel de Constantine à l'encontre de A. B., accusé d'homicide volontaire. Les faits remontent, selon l'acte d'accusation au 19 octobre 2004. En cette journée de Ramadan, la victime et l'accusé se sont rencontrés à la zone industrielle de Chelghoum Laïd (wilaya de Mila). Après une vive discussion, les choses devaient rentrer dans l'ordre. Cependant, l'accusé déclare à l'assistance judiciaire: «La victime, armée d'une hache et d'un couteau, est venue vers moi, alors que j'étais devant mon domicile et a tenté de m'agresser. Heureusement que j'avais réussi à m'emparer du couteau avec lequel je me suis défendu. Je n'avais aucune intention d'attenter à sa vie, j'ai agi dans le but de me défendre.» «Mais ce ne sont pas les déclarations prononcées devant la police judiciaire», fera remarquer le président du tribunal criminel. Ainsi s'ensuivront des questions, posées par aussi bien l'avocat de la partie civile que par ceux de la défense, et par le représentant du ministère public qui reprochera à l'accusé d'avoir usé de l'arme et non pas des mains. Le procureur de la République, convaincu de la culpabilité de l'accusé, déclare: «C'est un nouveau scénario que l'accusé vient nous présenter aujourd'hui, il aurait pu éviter de se servir du couteau, c'est aberrant...» La défense, usant de tout son talent, avait mis en avant que son mandant a été victime de coups et blessures volontaires portés par la victime. Appelé à la barre, ce dernier raconte les faits à sa manière. Mais avant de lui céder la parole, le président lui demande de montrer ses blessures. Sept coups de couteau au dos et un huitième au flanc gauche. Des blessures qui lui ont valu une intervention chirurgicale et une hospitalisation de huit jours pour bénéficier ensuite de trente jours d'incapacité de travail, avait-il précisé devant la cour. La partie civile a, dans sa plaidoirie, souligné l'acte volontaire et intentionnel perpétré par l'accusé, réclamant la condamnation de ce dernier.